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© Quotidien Emergence : Kami Jefferson
- 02 Feb 2018 08:42:20
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Affaire Sisiku et Cie : Le monde entier a les yeux braqués sur le Cameroun :: CAMEROON
L’Etat n’a-t-il pas intérêt à rester fort face aux vents contraires ?
Dans un communiqué de presse publié ce lundi 29 janvier 2018, le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakari, a indiqué qu’un groupe de « quarantesept terroristes » se trouve entre les mains de la justice camerounaise. Une première, un grand coup que vient de marquer Paul Biya, en réussissant à négocier avec le Nigéria l’extradition de ces sécessionnistes, parmi lesquels Sisiku Ayuk Tabe, leur leader. Ces personnes qui sont du mouvement séparatiste anglophone, Ambazonie, ont été interpellées au Nigéria en début d’année.
Jusqu’alors, ni le Nigéria, ni le Cameroun n’avaient infirmé ni confirmé ces arrestations. Alors que peu de personnes avaient misé sur une possible extradition, elle quand même eu lieu. Même le Hcr, qui disait suivre ce dossier de très près, a été pris de court. Alors que le gouvernement exprime son satisfecit à de cette opération tout en félicitant le « caractère excellent de la coopération multiforme qu’entretiennent le Nigéria et le Cameroun notamment au plan sécuritaire », jusqu’à présent, le gouvernement nigérian n’a pas apporté un démenti aux déclarations du gouvernement camerounais sur le sujet, même si aucune image des mis en cause n’a encore filtré. Sisiku Ayuk Tabe et ses hommes sont aux mains de la police judiciaire. Déjà, c’est la levée de boucliers, d’abord de la part du pool d’avocats qui se sont constitués pour les défendre.
Selon Me Claude Assira, «nous nous sommes hélas trouvés confrontés à un obstacle du fait du manque de coopération des hommes trouvés sur place (SED), lesquels estiment avoir besoin d'une autorisation préalable du commissaire du Gouvernement près le Tribunal militaire de Yaoundé pour permettre un quelconque accès à qui que ce soit. La raison évoquée est que «le Commandant qui n'était pas sur place » et que, à leur grand dam, « Le Commissaire du Gouvernement près le tribunal militaire de Yaoundé s'est lui aussi révélé inaccessible». On peut imaginer qu’ils finiront bien par rencontrer leurs clients, parce qu’une suite judiciaire aura lieu dans cette affaire.
Ensuite, l’équation de la communauté internationale. Hier, le haut commissariat des nations unies pour les réfugiés a pondu un communiqué condamnant cette extradition. Bien avant, le congrès américain avait déjà donné le ton, en fustigeant la façon dont le gouvernement camerounais gère la crise anglophone. Et selon lui, le pouvoir camerounais a pris une série de mesures non conformes aux droits et libertés fondamentaux des citoyens. Néanmoins, ils se sont abstenus de s’opposer à la bonne marche de la justice. Ils ont ainsi appelé le gouvernement camerounais à mener ses actions judiciaires dans le strict respect des droits humains contenus dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 dont le Cameroun est partie prenante.
Aucun, ils sont à l’écoute. Il n’y a aucun doute que le procès de ces sécessionnistes sera très suivi, d’autant qu’on sait que parmi les personnes arrêtées, certaines sont détentrices de carte de réfugié et d’autres jouissent notamment de la nationalité américaine. On l’a vu avec l’affaire Patrice Nganang dont la nationalité américaine a été un facteur déterminant pour sa libération, à la suite de pressions internationales. Même si, le cas était beaucoup plus proche d’un « activisme déviant » que d’un acte terroriste, terminologie employée par le gouvernement camerounais pour qualifier les actes de Sisiku et autres.
Etat fort
Cependant, il faut reconnaître sur la question du sécessionnisme, quelles sont les missions régaliennes d’un Etat. La garantie de l’intégrité territoriale en fait partie, ce même par la force. Le chef de l’Etat est le garant de cette intégrité. De plus, l’Etat a besoin dans ce type de cas de sortir les muscles et frapper pour décourager ceux qui continueraient à nourrir ce type de velléité. Aux Etats-Unis en 1860, Abraham Lincoln a dû mener une guerre contre les Etats sudistes séparatistes, qui menaçaient l’intégrité territoriale de son pays. Plus récemment en Espagne, le pouvoir de Madrid a dû hausser le ton et frapper du poing sur la table pour que la Catalogne demeure espagnole. Le leader des séparatistes, Carles Puigdemont, a dû trouver refuge vers la Belgique pour éviter d’être arrêté. Inutile de rappeler que certains de ses lieutenants eux l’ont été.
Cette semaine, nous avons posé les questions suivantes à nos experts : Le Cameroun peut-il supporter la pression internationale sur ce dossier ? On a vu comment « l’étranger» Nganang a été libéré grâce à la pression car on excipait bien sa nationalité américaine. Sachant que certains des prisonniers ont soit des nationalités étrangères (américaine notamment) soit des cartes de réfugiés, qu’est-ce que cela pourrait changer dans ce dossier ? Mais est-ce que dans ce genre de situation où des individus sont accusés de séparatisme, l’Etat ne doit-il pas rester fort et réprimer si leur culpabilité est avérée, ce sans tenir compte des pressions internationales ?
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