Ndikinimeki : Des élites défient la hiérarchie du Rdpc
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Les populations de cette localité entendent organiser une marche pour protester contre le « vol flagrant » des urnes.

Après le vol des urnes lors des élections de renouvellements des organes de base dans la localité Ndokohok, les populations attendent avec impatience la décision du comité central du Rdpc. Rencontré hier à Ndikinimeki, une source digne de foi a affirmé à cet effet que « l’opération a été commanditée par des élites membres du Comité Central et bien d’autres fils du terroir jaloux du maire. Ils ont contribué à la disparition de ces urnes. Un doigt accusateur se porte, entre autres, sur François Bissiongol en service au Cabinet civil de la présidence de la République. Il avait pour rôle de porter les urnes devant les militants alignés pour voter et de s’enfuir ; Emmanuel Tonye, Sous-préfet de Ndikiniméki avait mis au service de cette sale besogne la voiture de l’Etat.

Monsieur Anong Adibime, principal acteur de la scène en tant que sénateur et président de la commission électorale de section, tenait les commandes sur instruction d’une élite du Comité Central de faire gagner ses protégés». Le jour n’a pas pu joindre le ministre Jean Baptiste Beléoken hier au téléphone. Toutefois, une source proche de lui a affirmé qu’ « étant déjà battu aux élections dans cette localité par l’actuel maire Thomas Dupont Obiégni, le sénateur a mis tout en jeu pour violer les dispositions du président national du Rdpc relatives au renouvellement des organes de base et des élections. Par tous les moyens, il ne passera pas cette fois ! », s’est-il confié.

Joint hier au téléphone, Emmanuel Tonye, le souspréfet de Ndikiniméki s’est voulu clair : « J’ai eu à envoyer mon rapport au comité central. La commission se sentait en insécurité et m’a appelé. La pomme de discorde intervient au moment des inscriptions. C’est le président de la Commission électorale, le sénateur Anong Adibimé qui a mis les urnes à mon insu dans ma voiture. » Il ajoute qu’il a voulu balancer ces urnes à l’extérieur mais s’est trouvé confronté à un dilemme, il représente le chef de l’Etat. « On voulait nous séquestrer ! Ayant constaté que les urnes se trouvaient dans ma voiture de service, le maire est entré sous le capot de ma voiture disant que mon chauffeur n’avait qu’à le tuer. La voiture a passé la nuit dans une localité et assiégé par les militants proches du maire, j’ai appelé le préfet. » « Il (Anong Adibimé) m’a dit que j’avais à ma disposition les forces de l’ordre mais je ne pouvais rien. C’est le lendemain matin que nous avons négocié pour que la voiture soit libérée. Le comble, c’est que le maire avait déjà commis un huissier pour constater les faits », s’est-il confié.

Plusieurs membres du Rdpc soutiennent que la désignation et la composition des délégués dans cette commission était de nature à déstabiliser le maire de Ndikiniméki. Du président au vice-président et autres, le slogan était « tout sauf le maire Thomas Dupont ». C’était sans compter avec la vigilance des populations et des militants, environ 7.868 inscrits qui ne voulaient pas se laisser distraire un seul instant. Les militants pour l’instant sont dans le désarroi et attendent la décision de la hiérarchie du parti. Certains menacent même d’organiser une marche de protestation si rien n’est fait.

© Le Jour : Jean-Philippe Nguemeta

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