Gouvernance : Les Camerounais victimes d'une transition mal organisée.
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Gouvernance : Les Camerounais victimes d'une transition mal organisée. :: CAMEROON

Violation des droits de l'Homme, arrestations arbitraires, lutte contre Boko Haram, projection d'un coup d'Etat électoral, fébrilité du pouvoir...la société civile dénonce l'impuissance du gouvernement Biya à pouvoir assurer une transition saine vers un autre régime.

Le règne de Paul Biya tire inéluctablement vers sa fin. Si le chef de l'Etat a toujours eu raison dans les urnes, il sera difficile qu'il en fasse autant avec la nature. Car, le poids de l'âge aidant (82 ans), il sera appelé dans un futur très proche, à passer le pouvoir à son successeur. Comme si la psychose de cette transition gagnait l'actuel gouvernement, avec fatalement une influence sur l'administration publique toute entière, on observe ci et là, des tares multiformes du régime en place. La récente interpellation abusive et la garde-à-vue sans motifs du cyber-journaliste Gérard Kuissu, président de l'Ong Tribunal 53, illustre cette transition mal organisée et mal maitrisée du pouvoir de Yaoundé.

C'est du moins ce que font dire des organisations de la société civile et des partis politiques de l'opposition qui voient en cette affaire Kuissu, et pas seulement, une panique du régime Biya qui vacille dangereusement. Edith Kabang Wallah s'est voulue claire sur la question. La présidente du Cameroon People Party (Cpp) fait savoir que l'indélicatesse qui a entouré l'interpellation, puis la libération de Gérard Kuissu cache un profond malaise. En s'insurgeant contre «le manque de professionnalisme, le manque de respect et l'impolitesse des hommes en tenue», Kabang Wallah dit haut et fort que «les Camerounais ne doivent pas payer le prix d'une transition mal organisée».

Sur cette arrestation arbitraire de Gérard Kuissu, le Dr. Hilaire Kamga renchérit en arguant que «cela a été une occasion supplémentaire de comprendre le niveau de piège dans lequel les Camerounais sont tombés en acceptant l'adoption de la fameuse loi contre le terrorisme. En effet, il est clair aujourd'hui que le prétexte de la lutte contre Boko Haram a été mis en exergue pour trouver un cadre légal à l'embastillement des libertés des citoyens en cette période pré-transition ou pouvoir ». Sur cette transition justement, le Citoyen Hilaire Kamga affirme qu'«il est évident que M. Biya ne donne pas de signe clair et lisible sur sa volonté à garantir une transition sécurisée aux Camerounais". Il ne fait rien de visible pour l'instant dans le sens de garantir un environnement juridique et institutionnel pour des élections justes et transparentes à l'horizon 2018 et s'inscrit dans la logique d'une transition mal organisée et donc d'une tentative de coup d'Etat électoral en perspective».

Vers la 3e République

Une autre alerte qui donne à penser que le pouvoir central de Yaoundé peut basculer à tout moment, est cette extraordinaire facilité de l'armée à perdre son sang-froid pour des simples images postées sur les réseaux social. Même si les réseaux sociaux ont souvent été à l'origine des soulèvements fatals dans certaines dictatures, le cas de Gérard Kuissu (qu'on a accusé d'avoir partagé un photomontage du chef de l'Etat sur sa page Facebook et qui aurait entre autres déstabilisé l'armée ou tout au moins qui visait à inciter l'armée à la révolte) fait dire à la Kah Wallah que - c'est grave si la sécurité du pays tient à Facebook -. Dr. Hilaire Kamga croit pouvoir compter, dans le cadre de la transition à venir, sur une armée républicaine qui se démarque clairement des années à la solde des clans ou d'un homme et je sais que la grande majorité de notre armée est dans cette logique républicaine et saura en cas de besoin neutraliser les éléments négatifs en son sein afin que seule triomphe la République», Aussi, pense te mandataire de l'offre Orange,«L’ après-Biya devrait permettre la naissance d'une autre République la 3 me République. Une nouvelle génération doit, par des élections libres arriver au pouvoir pour assurer une transition dont la durée ne devrait pas excéder 04 années».

© Le Messager : Achille KAMGA

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