Cameroun :25 années de multipartisme et…?
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Cameroun :25 Années De Multipartisme Et…? :: Cameroon

Voilà 25 ans que le RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) au pouvoir au Cameroun a du céder une portion de l’espace public sur le plan politique aux formations de l’opposition dont les plus emblématiques furent le SDF (Social démocratic front), L’UPC (Union des populations du Cameroun), l’UNDP (Union nationale pour la démocratie et le progrès) etc. Un quart de siècle après cette concession visant à offrir aux Camerounais d’autres options en matière d’adhésions politiques et de formation aux droits civiques, il est peut-être temps de jeter un regard sur la façon dont ont fonctionné ces partis, leurs dirigeants et sur les conséquences de leur existence pour les Camerounais.

En 1992, Ni John Fru NDI alors leader charismatique de sa formation politique le SDF réussit à entraîner la foule, des Camerounais autour d’un idéal politique fondé sur la justice sociale. Il sera crédité d’un excellent score à l’élection présidentielle ; certains parleront même d’une élection volée par le parti au pouvoir. Mais force est de constater que depuis lors la vigueur de ce parti a fait long feu. Les ambitions personnelles, les luttes intestines, le leadership monarchique de son leader a fini par démontrer aux Camerounais l’inutilité du militantisme et fragilisé la démocratie. Le rapprochement du SDF avec le pouvoir s’est confirmé au fil des ans par des postures de plus en plus basses dont a fait montre NI John FRU NDI.A quoi sert une adhésion politique si la masse des individus qui s’inscrivent dans le parti voit dans les manières de faire de leur chef une simple mascarade au service de son propre enrichissement. L’alternance qui tarde à se faire jour au Cameroun résulte aussi des postures comme celle de cet homme qui est prêt à ruiner la capacité de nuisance de son parti parce qu’il veut en être le président à vie. En termes de projets, de programmes que propose le SDF aujourd’hui. 

Il est désormais l’ombre de lui-même et ne donne pas le gage d’une alternance qui pourrait servir de véritables alternatives aux dérives actuelles. Doit-on pour autant en rester-là ? On sait que ce ne sont pas l’UPC très encline aux divisions, très fragilisée par la pléthore de dirigeants se réclamant de pouvoir la gérer qui offre un visage moderne de la gestion d’une formation politique. Quel est son projet politique ? Que fait-elle pour amener les Camerounais à s’intéresser à la chose politique, à maîtriser leur destin par une capacité électorale programmatique ?

Quid de l’UNDP dont le leader Bello BOUBA MAIGARI est l’un des fossoyeurs de la démocratie camerounaise. En faisant un coup d’Etat à EBOA Samuel pour diriger ce parti et en entraînant la division d’une formation politique dont la puissance était révélée, ce monsieur n’a de cesse depuis lors  d’être membre du gouvernement non sur la base d’une gestion collégiale programmatique mais de portefeuilles gadgets. Peut-on n’être leader de parti politique que pour être ministre oubliant les millions de Camerounais qui crurent à l’UNDP en son temps ? Le don de postes que lui fait Paul BIYA  du RDPC est un couteau à double tranchant car comme disait Marcel Mauss « Le don lie les groupes entre eux. » Le RDPC et l’UNDP ne sont-ils pas ainsi liés et ne devront-ils pas le moment venu avoir le même sort, celui d’avoir géré en commun le Cameroun ? De jeunes leaders politiques au talent avéré doivent éviter d’aller dans la même direction que ces opposants fantômes qui n’ont pu porter haut la voix des sans voix dans ce pays.

© Correspondance : Jean Claude NDJAMEN, Paris/France

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