Transhumance politique :  Le PCRN recrute dans les rangs du RDPC
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Le Parti camerounais pour la réconciliation nationale accueille favorablement des militants frustrés qui désertent en masse les rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais.

«Tout laisse penser que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais ne laissera pas des cendres comme l’Union nationale camerounaise, sur lesquelles pourrait émerger un nouveau parti. Il disparaîtra complètement de la sphère politique». C’est l’avis d’un cadre de cette formation politique traduit devant la Commission ad hoc chargée de juger des cas d’indiscipline survenus lors des élections législatives et municipales du 9 février 2020. Accusés de supposés non-respect des décisions internes du parti, tentatives d’achat de conscience des électeurs, injures publiques à l’endroit de certains hauts membres du parti, et désordre caractérisé lors de l’investiture des maires de ville. Etc., près de 90 militants risquent ainsi soit un avertissement, un blâme ou une exclusion du parti auquel ils ont, pour certains, consacré toute leur vie.

Faces à cette ingratitude, aux injures, menaces, brimades, humiliations et frustrations de toutes sortes, des militants dévoués expriment leur mal-être et leur envie d’aller voir ailleurs. D’où les démissions à la pelle signalées depuis quelques mois dans les rangs de la formation politique au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Selon nos investigations, ces indignés, pour la plus part, rejoignent le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN).

Considéré depuis mars 2020 comme la troisième force politique au Cameroun avec 5 députés à l'Assemblée nationale, derrière le Rdpc (152 sièges) et l’Undp (7 députés), le PCRN se positionne donc pour ces ex-militants indignés du RDPC, comme la seule alternative viable. Le PCRN charrie en effet beaucoup d’espoirs, non seulement par son projet de société qui place l’être humain au centre de ses préoccupations, mais aussi et surtout, en raison de la jeunesse et l’ouverture d’esprit de ses dirigeants. Ce n’est pas la première fois que le parti présidentiel connaît une saignée.

En décembre 2019, 250 militants de la section Vina-Sud, dans la Région de l’Adamaoua, ont claqué la porte pour rejoindre l’Undp. C’est par voie d’huissier que 50 militants de la section Mbéré-Centre (Adamaoua) réunis au sein du Collectif des sympathisants du RDPC ont aussi notifié, le 9 décembre 2019, leur décision de quitter la formation politique, pour manque de collaboration et d’animation, et non consultation de la base du parti. En janvier 2017, 480 militants du RDPC et du FSNC (un parti d’opposition très proche de la majorité présidentielle) ont à leur tour rejoint les rangs de l’UNDP dans le Nord.

Né des cendres de l’Union nationale camerounaise (UNC), le parti au pouvoir sous l’impulsion de son secrétaire général creuse patiemment sa tombe. Jean Nkueté n’échappe pas à l’épreuve de la critique. La plus acerbe est celle qui l’accuse d’avoir organisé cette Commission pour régler des comptes à des militants rebelles. Ses contempteurs le taxent de tribaliste invétéré. La raison : alors que des cas d’indiscipline étaient légions sur toute l’étendue du territoire, il est tout de même curieux de constater que sa région natale de l’Ouest ne comptabilise qu’un seul cas. Comme si rien ne s’était passé à Bafoussam, à Bafang et ailleurs…

Autant d’incongruités qui ont amené un cadre du parti présidentiel, qui a requis l’anonymat, à dire que «Jean Nkueté et son conseiller Fabien Monkam sont en train de tuer à petit feu le RDPC».

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