Curiosités dans les listes publiées par ELECAM
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Réuni en session de plein droit le 9 décembre 2019 à Yaoundé, le Conseil électoral d’Elections Cameroon a validé 451 listes de candidatures sur les 470 présentées par 35 partis politiques pour la course aux postes de députés. Pour les législatives comme pour les municipales, les « résultats » d’ELECAM montre quelques curiosités.

Après 10 heures d’attente, c’est finalement sur les coups de 20 heures, lundi soir, que les membres du Conseil électoral d’Elections Cameroon (ELECAM) sont sortis de leur conclave pour annoncer aux millions de camerounais les listes retenues pour les élections législatives et municipales prévues le 9 février prochain. Au terme de deux heures de lecture, le Conseil électoral a indiqué avoir reçu, pour les législatives, 470 listes de candidatures venant de 35 partis politiques. Parmi elles, 451 ont été retenues, les autres ayant été rejetées pour diverses raisons. Un regard transversal sur ces listes permet de faire des constats. Le portail des camerounais de Belgique (Camer.be). Le premier est que le Rassemblement démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) est la seule formation politique ayant présenté des listes dans toutes les 85 circonscriptions électorales en jeu. Et le parti au pouvoir peut déjà se targuer, quoi qu’il arrive, d’avoir 35 sièges à l’Assemblée nationale, sur les 180 prévus, puisqu’il est seul concurrent dans 17 circonscriptions qui comptabilisent ce nombre de députés. Les autres partis politiques déjà représentés au Parlement, à l’instar du Social Democratic Front (SDF), de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), ou encore l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), n’atteignent pas 35 listes chacun.

Un autre constat est que, pour la première fois de l’histoire du pays, depuis les années de braise, l’Union des Populations du Cameroun (UPC) ne pourra pas présenter de candidats pour briguer des postes de députés. Et pour cause, le Conseil électoral a rejeté toutes ses listes, le parti ayant présenté deux listes différentes en compétition pour les mêmes élections dans les différentes circonscriptions concernées. Sauf si, après recours, la justice décide de réhabiliter certaines de ses listes.

Hypothèses

Autre curiosité dans les « résultats » publiés par ELECAM, c’est l’absence de certains partis politiques dans plusieurs circonscriptions pour ce qui est de l’élection des conseillers municipaux. Notamment dans le département du Mfoundi où, sur six arrondissements, un seul enregistre plus d’une liste, les cinq autres n’ayant en course que la seule liste du RDPC. Plusieurs hypothèses pourraient être soulevées. Soit, les partis de l’opposition n’ont pas voulu faire la compétition pour les municipales dans ces circonscriptions, soit ils n’ont pas eu les moyens ou ont été empêchés de le faire, soit encore leurs dossiers ont été rejetés. Il est tout de même curieux de constater que le SDF, l’UNDP, Univers ou le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) ont présenté des listes (validées) pour les législatives dans le Mfoundi mais n’ont pas lorgné quelques mairies.

Enfin, la publication des listes montre qu’en dehors du RDPC, l’ensemble des partis politiques a opté pour une certaine « régionalisation ». On note en effet que les candidatures ont été beaucoup plus introduites dans les régions d’origine des leaders de ces formations politiques. L’UNDP, comme d’habitude, s’est focalisé dans le Septentrion (Adamaoua, Extrême-nord et Nord) avec 22 listes dans cette partie du pays sur les 31 retenues. Le SDF n’est pas en reste : sur les 26 de ses listes retenues, 19 sont en compétition dans la zone anglophone (Nordouest et Sud-ouest) dont est originaire son leader John Fru Ndi.

Ces exemples s’étendent à l’UDC (département du Noun) d’Adamou Ndam Njoya, au PADDEC de Jean De Dieu Momo, ou même au PCRN de Cabral Libii pour ce qui est des départements de la Sanaga Maritime (région du Littoral) et du Nyong et Kelle (Centre). En attendant de voir ces listes en compétition dans près de dix semaines, place aux recours en contentieux auprès de la Cour constitutionnelle et la Cour Suprême, notamment pour les listes recalées.

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