Y’EN A MARRE, TOURNONS LA PAGE ! Ça suffit ?
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Soixante ans (six décennies) de despotisme, ça suffit ! Les jours s’écoulent, tranquilles, rien ne bouge. Le pouvoir est confisqué par un homme en lutte pour sa survie. Un homme considérablement affaibli par la maladie et l’âge, un homme qui n’a pas pu apporter la moindre solution au développement de notre pays en trente-sept ans de règne sans partage. Un homme qui a traité son peuple tour à tour de fainéant, d’incapable de s’inventer un avenir et surtout, plus tard, de l’assommer de promesses de prospérité qui n’ont jamais abouti.

Vous aurez deviné, il s’agit bel et bien du président du Cameroun, Paul Biya. Un homme qui a organisé massivement le transfert de la richesse publique vers la propriété privée détenue par une caste de privilégiés dont le président lui-même. Dans la foulée, il a plongé le pays dans une misère terrifiante dont plus aucun plan ne parvient plus à le sortir de l’ornière. La prétendue lutte contre la pauvreté brandie comme un étendard d’un combat ou d’une révolution qui n’aura jamais lieu.

Les jeunes sont victimes eux aussi d’un génocide social sans précédent. Un génocide qui semble amuser le président qui applaudit à tout rompre ces jeunes devenus des motos taximen faute de mieux. Comment imaginer tous ces jeunes qui ont préparé leur avenir dans la douleur et sans la moindre assistance de l’Etat, ont été jetés comme des rebus de la société dans un informel sans issue et l’enfer des petits boulots. Faire d’un licencié en mathématiques un conducteur de moto taxis c’est de l’irresponsabilité. Un professeur de mathématiques est un potentiel ingénieur qui a sa place partout sauf sur la scelle d’une moto. Ce sont des années de sacrifices infligés aux citoyens mêmes pauvres pour financer des études aux enfants sur lesquels reposent tous les espoirs d’avenir.

On pourrait énumérer à l’infini tous les malheurs qui se sont abattus sur le peuple camerounais dès l’avènement de Paul Biya et sa gouvernance de la rapine et de l’érection d’une véritable caste féodale de privilégiés qui s’accapare de toutes les richesses et exclu tout le peuple livré à la misère.

Mais l’heure n’est plus aux interminables débats sans suite pour le redressement du pays ni aux fuites en avant dont le régime du Renouveau s’est fait le grand spécialiste.

Il faut résolument tourner la page. Le président même n’y croit plus c’est pour cela qu’il donne rendez-vous aux Camerounais en 2035 pour une émergence fictive. Il a acquis l’incontournable certitude qu’il ne sera plus de ce monde et qu’il n’aura jamais à répondre de ses actes. Sa santé chancelante n’augure pas d’une longévité exceptionnelle qui pourrait le maintenir en vie à cent deux ans.

Alors tournons dès maintenant la page. Ce pays dispose d’intelligences, de ressources humaines et de richesses propres à le redresser. De bonnes volontés existent qui pourraient se mettre ensemble pour tourner définitivement cette page.

L’échec du régime de Yaoundé tient de la légende

Il faut en finir avec ce fatalisme qui paralyse toutes les énergies lors que le constat de l’échec du Renouveau remonte déjà à plus de trois décennies. Voici quelques exemples aussi bien dans la gestion du trésor public que dans l’aménagement du territoire à l‘échelle de la ville de Douala.

Au moment où le Président Ahidjo quitte le pouvoir en 1982, le Cameroun dispose d’environ 1200 milliards d’équivalents CFA de l’époque dans des comptes en dollars libellés au nom du Cameroun dans des banques notamment aux États Unis. 5 ans après, en 1987, nous entrions en ajustement structurel.

A la même époque le kilométrage de voirie goudronnée de la ville de Douala équivaut à celui d’Abidjan à la même époque, la différence notable étant que le réseau de voirie urbaine d’Abidjan était mieux structuré.

De fait, en 1982, l’Etat disposait dans presque toutes les villes du pays de réserves foncières pour maîtriser la gestion de l’urbanisation et organiser de manière efficace la production foncière et de logements. À Douala Nord, l’Etat disposait de plus de 3500 hectares dont l’aménagement était programmé sur la base de plans précis. À l’époque le programme d’aménagement foncier et immobilier du Cameroun était le plus important des pays d’Afrique au Sud du Sahara. Toute l’instrumentation était en place pour la gestion efficace du développement urbain : MAETUR, SIC, Crédit Foncier, FEICOM, sans compter les schémas directeurs d’urbanisme pour toutes les grandes agglomérations. Où en est-on aujourd’hui plus de 30 ans après ?

Avec le Renouveau, on a entamé une marche arrière effrénée où toutes les structures destinées à accomplir une urbanisation harmonieuse que l’on prépare partout ailleurs avec rigueur, on mène une lutte contre le désordre urbain impossible à maîtriser.

Ces quelques exemples illustrent à la perfection l’incurie du régime du Renouveau que ces courtisans zélés s’emploient avec acharnement à célébrer dans un tintamarre toujours plus bruyant et assourdissant pour étouffer le cri bien faible de ceux qui osent le critiquer.

Le refus obstiner de mettre en œuvre une décentralisation a conduit à une déstabilisation du pays.

Oui comme dit un roman nigérian, le monde s’effondre. Le Cameroun va mal. A la veille du soixantième anniversaire de son indépendance, le voici à nouveau confronté à une lutte décisive comme celle qui fédéra l’ensemble des forces vives de notre pays dans un courant d’opinion irrésistible en faveur de l’indépendance.

Nous sommes au pied du mur et ce combat est celui aussi bien des générations anciennes que les nouvelles pour sauver le Cameroun. Des intelligences sont disponibles, un consensus s’exprime de plus en plus avec insistance et à tous les niveaux de notre société pour dire que le peuple n’en peut plus. Prenons tous notre courage à deux mains pour entamer enfin le redressement du pays.

Tous les discours sur le tribalisme qui surgit brusquement sur la scène politique, ne sont que manipulation et ne distrait pas un peuple qui attend des solutions pour sortir le pays du précipice.

L’heure de la transition a sonné. Tournons vite la page.

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