VIDEO - Complément d'enquête : "Nous sommes des esclaves de Vincent Bolloré"
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"Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien ?" interroge le magazine. Pour les employés camerounais des palmeraies dont il est actionnaire, la réponse est non. Plongée dans l'empire noir de Bolloré, extraite d'un document de "Complément d'enquête".

Loin du papier à cigarette de ses débuts ou des médias français, l'empire de Vincent Bolloré s'étend aujourd'hui jusqu'en Afrique. Depuis 1995, l'industriel est actionnaire d'un groupe financier luxembourgeois qui gère des participations dans d’immenses exploitations d'huile de palme. Mais il n'aime pas trop en parler… "Complément d'enquête" s'est donc rendu sans lui au Cameroun. Extrait.

Grâce à deux syndicalistes, Tristan Waleckx a pu pénétrer dans une plantation d'huile de palme à deux heures de piste de Douala, la capitale économique. Ce qu'il y a découvert est édifiant. Pour 1 euro par jour, des hommes, des femmes, des adolescents de 16 ans, voire 14, payés à la tâche, récoltent sans aucune protection de lourdes noix de palme. Ils ne sont pas employés directement par le groupe Bolloré, mais par une myriade de sous-traitants.

"On vit comme des chèvres ou des porcs"

Un travail dur et des conditions misérables. "On dirait que nous sommes des animaux de brousse", dit un ouvrier en montrant ses paumes abîmées. "Complément d'enquête" a visité les campements vétustes de la palmeraie, des cabanes en bois sans eau ni mobilier qui datent d'il y a plus de cinquante ans. "Ce ne sont pas des habitations dignes d'êtres humains", proteste un ouvrier. "Ici, on vit comme des chèvres ou des porcs", s'indigne un autre.

En 2013, une délégation d'ouvriers s'est rendue en France pour interpeller l'actionnaire breton, qui cristallise toute la colère, et lui faire part de ses doléances. "Vous pouvez compter sur moi", a assuré un Vincent Bolloré plein de bienveillance, qui semblait découvrir le dossier. Trois ans plus tôt, l'OCDE avait pourtant, fait rarissime, ouvert une enquête et conclu à des manquements au "respect des droits de l'homme", à la "protection de l'environnement" et à la "garantie de la sécurité et de la santé au travail".

L'industriel assure avoir fait pression depuis sur ses partenaires des palmeraies, mais les associations locales continuent de manifester. "Nous sommes des esclaves de Vincent Bolloré", dit la pancarte de l'un des manifestants.

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