Incendie à la prison de New-Bell
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La cause exacte du sinistre qui a fait 4 blessés le 12 septembre 2015 n’a pas été élucidée.

Grande mobilisation de l’armée et des forces du maintien de l’ordre devant la prison centrale de Douala ce samedi 12 septembre 2015. Les hommes en tenue, armes aux poings, peinent à maintenir le cordon de sécurité. La foule immense ne cesse de gonfler. Chacun veut se rapprocher de plus près pour voir ce qui se passe. Les habitants du quartier New-Bell et des environs veulent s’enquérir des  nouvelles de cet incendie qui s’est déclaré dans le pénitencier peu après 18h. «Qu’est ce qui en est la cause ? », « Il y a des morts ? », entend-on au milieu de la foule surexcitée qui sera bientôt plongée dans le noir. Le quartier New-Bell connait une coupure de l’énergie électrique. Le « black-out » dure une heure. Les flammes, aperçues au loin, continuent de s’élever vers le ciel.

« Il y a des fils partout »

Le bal des camions des sapeurs-pompiers ne s’est pas arrêté. Un véhicule arrive en trombe, tandis qu’un autre quitte les lieux à toute vitesse en quête d’eau. Des militaires et autres gendarmes rejoignent leurs frères d’armes arrivés plus tôt sur le site. Les gardiens de prison qui ne sont pas de garde sont rappelés pour gérer cette « catastrophe » et organiser la sécurité des détenus. Une ambulance des services d’urgence s’introduit dans la prison. Elle ressort quelques minutes après. « Il y a eu trois blessés », indique un policier en civil, en exhibant une liste. Malobe Ekanga Lobe, 34 ans et Claude Temgoua, 29 ans, prisonniers, ont été grièvement blessés au niveau des deux jambes, détaille-t-il. « Ce sont des appelants, poursuit-il. Leurs affaires sont encore à la Cour d’appel du Littoral ».

Le 3ème blessé est Jean Nlend, 40 ans et condamné à 20 ans de prison. Le Jour apprend qu’il a déjà purgé 18 ans et 11 mois. Contacté le lendemain, alors que les prisonniers s’activaient au nettoyage du site sinistré, Dieudonné Engongang Mintsang arrondit le nombre de blessés : ils sont quatre désormais. « Deux sont internés à l’infirmerie de la prison, précise-t-il. Deux autres ont été conduits à l’extérieur ». Le régisseur affirme que l’incendie est parti du quartier des condamnés. « Il est trop tôt pour avoir la cause exacte », assure- t-il. D’après les informations glanées auprès de diverses sources, deux causes éventuelles sont avancées. La première évoque un court-circuit.

L’autre situe le départ du feu dans les cuisines. Mais pour les organisations de la société civile, la vétusté des infrastructures et la surpopulation carcérale constituent des risques potentiels de catastrophe. « Prévue pour 300 à 800 places, le pénitencier compte aujourd’hui plus de 5000 prisonniers. Soit une surpopulation de près de 300%.La prison est vétuste. Il y a des fils partout. Il suffit d’une petite étincelle pour que tout soit par terre », relevait déjà Maximilienne Ngo Mbe, la directrice exécutive du Réseau des défenseurs des Droits humains en Afrique centrale (Redhac). C’était au lendemain d’un autre incendie enregistré dans ce même pénitencier le lundi 3 septembre 2012. Le feu a ravagé la cellule spéciale 18. Cette cellule « Vip » abritait 44 détenus à majorité incarcérés dans le cadre de l’opération épervier. Selon des sources au sein de la prison, l’incendie serait parti d’un courtcircuit dans des cellules de fortune, communément appelés Kitos, construites en matériaux provisoires dans la cellule n°20.

Les mêmes causes ont-t-elles produit les mêmes effets le 12 septembre 2015 ? A Blandine Olive Tchamou de conclure : « si les prisonniers avaient à disposition le matériel et étaient formés à reconnaitre le type de feu et comment réagir, le feu n’atteindrait pas cette proportion, à moins qu’il s’agisse d’un incendie criminel », indique l’environnementaliste.

© Le Jour : Mathias Mouendé Ngamo

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