Malgré l’appel de Victor Marcell Mendel Ngangue, préfet du département de la Mvila, les boulangers continuent d’utiliser du bromate de potassium, une substance cancérigène.

Dans la cité capitale de la Région du Sud, depuis quelque temps, la nouvelle  est diffusée selon laquelle le pain qui est servi aux populations est impropre à la consommation. Une remarque confirmée par Adrian Maginot Nkoumou, président de l’Association régionale des consommateurs du Sud. A Ebolowa, certains boulangers feraient usage du bromate de potassium dans la fabrication du pain, un produit hautement toxique et cancérigène.

Au cours d’une réunion de sensibilisation,  le préfet du département de la Mvila avait mis en garde tous ceux qui utilisent cette substance qui expose de nombreux habitants d’Ebolowa au cancer et autres maladies. Seulement, trois semaines après l’appel du préfet, certains boulangers, en l’occurrence ceux de la boulangerie artisanale, ne respectant aucune norme d’hygiène alimentaire, continuent d’utiliser  ce produit qui à pour but de donner du volume au pain. La recherche effrénée du gain et la concurrence seraient à l’origine de cette imposture.

Profitant peut être de l’absence de contrôles rigoureux et systématiques de la part des autorités concernées, ces boulangers se ravitaillent en bromate de potassium grâce à des réseaux biens huilés et très difficiles à appréhender. Le produit se présente sous forme de comprimés dans des boîtes cylindriques de 250 comprimés. Le bromate de potassium est alors écrasé ou dissout dans de l’eau, avant d’être incorporé à la pâte de pain qu’il fait gonfler. Ainsi, si le boulanger devait normalement obtenir 50 pains, il finit facilement par en sortir 75 à 100 pains.

«Ils en mettent suffisamment de manière à avoir, à partir d’une petite pâte, beaucoup de pains», souligne, inquiet un membre de l’association régionale des consommateurs du Sud.