Nettoyage : 200 F Cfa pour plumer un poulet
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Des jeunes en ont fait leur activité principale dans certains marchés de la ville de Yaoundé afin de joindre les deux bouts.

Il est 8h 30, ce 29 janvier 2018 au marché Mvog-Ada, lorsque nous sommes accueillis par le caquètement désespéré d’une horde de poule. « Madame venez de ce côté. Des gros poulets dodus bon marché » entend-on ça et là d’une voix stridente. Cet espace grouille de monde. Des jeunes assis sur des portes-tout, filent du regard des acheteurs dans l’optique de gagner des « marchés ». « Pour se faire un peu de sou, il faut être aux aguets sinon vous rentrerez les poches vides. Nous sommes au front » lance sous anonymat un jeune plumeur.

Mais comment fonctionne ce secteur ? L’activité de plumeur affiche fière allure. Au marché Messassi, David Onana se livre avec fierté. Il réussit à plumer une dizaine de poulets par jour voire plus lorsque la demande est forte. Des femmes et des hommes préfèrent désormais nettoyer leurs poulets sur place. Au marché de Mvog-Ada comme au marché de Messassi, il faut débourser au moins 200 fcfa pour plumer un poulet.

Jean Paul Mah, plumeur au marché Mvog-Ada, confie avoir nettoyé juste un poulet depuis son arrivée à 6h 30 minutes. « Je nettoie le poulet à partir de 200 fcfa en fonction de sa grosseur. Je n’ai pas encore réussi à nettoyer deux poulets » renseigne ce jeune d’une vingtaine d’année. L’activité a connu une récession après les fêtes de fin d’année.

« Je parvenais à plu- mer plus de 80 poulets par jour en période de fête. C’est tout le contraire en ce mois de janvier » se désole Brice Nnen. Par contre, le samedi est économiquement rentable. « Notre activité dépend du rythme de vente du poulet. On est très occupé les mercredi, jeudi, vendredi et surtout le samedi. Le week-end, les parents ont le temps de faire des courses pour la maison » explique René Onana.

Des habitants de la ville de Yaoundé en ont pris goût. Plus besoin de nettoyer le poulet à la maison. Olive Nguimkeng justifie qu’elle veut gagner du temps afin de faire autre chose :  « J’ai toujours nettoyé mon poulet au marché après l’achat. Cela me permet de gagner en temps. Une fois arrivée à la maison, je découpe, je lave et puis je passe à la cuisson. Généralement j’achète plusieurs poulets pour le mois. Une partie est gardée au frigo ». Si le coût déboursé pour bénéficier de ce service reste dérisoire, une frange de la population préfère nettoyer le poulet à la maison.

« Je ne fais pas nettoyer mon poulet au marché. Mes enfants s’en occupent à la maison ». Rappelons que ces poulets sont nettoyés non loin du lieu des ventes. Le « laboratoire de  plumage » est parsemé de plusieurs tables. Ces jeunes utilisent de l’eau chaude et le couteau pour comme principaux outils de travail. A coté, des femmes s’occupent des organes internes. Il coûte 100 fcfa par poulet.

Des jeunes femmes achètent, les nettoient puis revendent. « Je viens acheter les organes internes ici chaque matin venant de Ngousso. Je les nettoie sur place puis je revends à 200 fcfa après avoir attaché en petits tas. Je trouve mon compte » se réjouit Jeanne. Cette activité connexe recrute un nombre important de femmes.

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