Allemagne - Cameroun: Cette justice "populaire" dans nos quartiers est-elle fondée ?
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Ce qu´on appelle la justice populaire visant à punir les voleurs pris la main dans le sac, porte cependant préjudice à l´existence de nombreux innocents. Une chose est sûre, c´est que cette forme de sentence spontanée et publique a lieu là où l´État peine à rendre justice et à garantir la sécurité des biens et des citoyens.

L´insécurité, les vols armés, les vols sur rendez-vous, les attaques violentes en pleine journée au vu et au su de tous, la corruption, les détournements de fonds publics, la mauvaise gouvernance et la frustration des masses populaires vont du mal en pire. Et même les assistants des familles endeuillées sont attaqués sans vergogne pendant les veillées et les séances de tontine braquées en pleine journée.

Face à cette épée de Damoclès sur la tête, la population se sent en droit d´organiser et d´assurer sa propre sécurité, faisant spontanément recours à de méthodes les moins légales. Une méthode d´auto-défense qui malheureusement aboutit à la torture, voire aux assassinats crapuleux des personnes innocentes.

Jaurès, un jeune homme d´une vingtaine attend à côté d´un comptoir de vente du quartier où vit sa nouvelle copine. L´air impatient, il n´imagine pas un seul instant que cette soirée fera tout basculer dans sa vie. Soudain, un bruit retentissant. Et Jaurès ne va se réveiller qu´à l´hôpital général. Fractures, visage déformé. Couché et affaibli, l´étudiant victime de la colère populaire regarde ses amis venus le voir, le regard fugitif. Sa mémoire est fragmentée.

Tout avait basculé ce soir où il attendait impatiemment sa copine, pour un rendez-vous romantique. Un rival qui n´arrivait pas à conquérir le cœur de la jeune demoiselle, avait crié « Oh voleur!» C´est ainsi que la meute s´était jetée sur le jeune étudiant, avec gourdins et cailloux. C´est une vendeuse ayant observé l´étudiant innocent qui viendra mettre fin aux agissements de la foule en colère.

Le cas de Jaurès n´est pas unique dans les quatre coins de la République. Ces scènes odieuses vont crescendo au gré de l´insécurité et du banditisme grandissant. Il suffit de crier «haro» sur un ennemi ou sur un concurrent pour le livrer à la vindicte populaire. Et quand bien même la foule saisit le voleur en question, la punition n´est pas toujours proportionnelle à la faute commise. Sinon, comment comprendre le fait qu´un individu soit brûlé vif pour avoir volé un sac de riz?

Comment expliquer ces phénomènes de punition et d´assassinats publics qui ne semblent plus étonner le commun des mortels? Quelles mesures sont-elles nécessaires pour établir la confiance entre la population et l´appareil judiciaire de l´État?

 

© camer.be : Florence Tsague

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