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© Le Jour : Prince Nguimbous
- 22 Apr 2020 01:02:00
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CAMEROUN :: Ngarbuh : une affaire malienne :: CAMEROON
Les militaires et gendarmes reconnus coupables des exactions sur des civils. C’est ce qui ressort des résultats de la Commission d’enquête ordonnée par le président de la république.
L’on en sait plus sur les auteurs des massacres qui ont couté la vie à des nombreux civils dans la nuit du 14 au 15 février 2020 dans la localité de Ngarbuh, région du Nord-Ouest. La Commission d’enquête mixte mise sur pied par le président de la République quelques semaines après ces massacres attribuent lesdites exactions aux soldats camerounais engagés dans la sécurisation de cette région en proie à une crise sécuritaire depuis trois ans. Un communiqué du secrétaire général de la présidence de la République précise que le chef de l’Etat a décidé de : « l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre le chef de bataillon Nyangono Ze Charles Eric, commandant du 52ème bataillon d’infanterie motorisé et tous les militaires ayant participé à l’opération de Ngarbuh.
Le président autorise également l’arrestation du sergent Baba Djida du gendarme Sandi Cyril et le soldat de première classe Haranga Gilbert ainsi que dix membres du Comité de vigilance impliqué dans lesdits éléments. Paul Biya autorise également l’exhumation des corps des victimes afin de leur donner aux frais de l’Etat, une sépulture digne et de finaliser les constats nécessaires à la manifestation de la vérité. Le président prescrit aussi le recensement des ayants droits des victimes par l’autorité administrative du versement par l’Etat des indemnisations et compensations appropriées. Lesdites exactions selon le communiqué du secrétaire général de la présidence de a République cinq présumés terroristes ont trouvé la mort. Du coté des civils, dix enfants et trois femmes ont été abattus, soit au total 18 personnes.
Les forces de défense ont agi sur la base des informations communiquées par un terroriste repenti et un paysan de la zone. Selon ces informateurs, la localité de Ngarbuh située dans l’arrondissement de Ndu, département du Donga Mantung était devenu un regroupement des terroristes et sécessionnistes et un pôle logistique de ravitaillement en armes et munitions. Après cette information, une mission de reconnaissance a été autorisée le 12 février par le chef de bataillon commandant du 52ème bataillon motorisé de Nkambe. « Le détachement a quitté la base de Nturba le 13 février 2020 à 22h avec un effectif de trois militaires et deux gendarmes avec 17 membres du comité de vigilance.
A l’entrée de Ngarbuh, le groupe s’est séparé en deux équipes pour ratisser les quartiers Ngarbuh 2 et Ngarbuh 3. Arrivé dans le quartier de Ngarbuh 3 lieu de la tragédie, l’équipe dirigée par le sergent Baba Guida a donné l’assaut sur la base des informations communiquées. Après les échanges des tirs le détachement a découvert que trois femmes et dix enfants ont péri du fait de son intervention. Pris de panique les trois militaires aidés par les membres du Comité de vigilance ont tenté de masquer les faits par des incendies », relève le rapport.
Tous menteurs ?
Quelques jours après les massacres de Ngarbuh les Ong internationales et plusieurs pays étrangers ainsi que l’Organisation des nations-Unies ont lancé un appel pour l’ouverture d’une enquête indépendante. Certaines Ong à l'instar de Human Wright Watch, Amnesty International et le Redhac ont d’ailleurs indexé les soldats camerounais comme étant à l’origine de ces massacres. Une accusation rejetée par les autorités gouvernementales notamment le ministre de la Communication, le ministère de la Défense et le ministre de l’Administration territoriale.
Le responsable de la Communication du ministère de la défense avait fait un communiqué dans lequel il affirmait que seules cinq personnes avaient trouvé la mort. Il ajoutait que ces personnes étaient les victimes collatérales. Les autorités gouvernementales ont d’ailleurs accusé certaines Ong et certains médias d’une tentative de vouloir déstabiliser la République en publiant les faux rapports sur les soldats engagés au front. Ce n’est pas la première fois que les exactions soient attribuées aux soldats et que le gouvernement rejette en bloc ces accusations. L’on se souvient en 2018 qu’une vidéo avait montré des militaires dans l’Extrême-Nord qui exécutaient les femmes et leurs bébés.
Le ministre de la Communication de l’époque avait précisé que cette vidéo avait été filmée au Mali. Quelques mois après sa déclaration, une autre enquête ordonnée par le président de la République attribuait lesdites exactions aux soldats. Deux années après l’arrestation de ces soldats, leur procès tarde toujours d’avancer au tribunal militaire. Cette enquête sur les massacres de Ngarbuh avait été prescrite sous la pression de plusieurs organisations internationales. Avec cette nouvelle affaire qui incrimine les soldats camerounais engagés au front, l’on espère que les autorités camerounaises prendront du recul à condamner les rapports des Ong sans toutefois ouvrir une enquête.
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