FORME DE L’ÉTAT :  Etoudi toujours assis sur ses tabous
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Dans un hôtel de Yaoundé, le 27 novembre dernier, la présence de la presse n’a pas été du goût de la sécurité. Entre les allées et venues de Moussa Faki Mahamat et certains leaders de partis politiques, les informations fournies sont rares. Celles qui sont picorées çà et là sont plutôt très succinctes. Au moins, elles ont le mérite d’entrouvrir les coulisses de l’audience accordée au président de la Commission de l’Union africaine (UA), Louise Mushikiwabo (secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie) et Patricia Scotland (secrétaire général du Commonwealth) par le chef de l’État.

Selon un récit circonstancié dans l’entourage de Moussa Faki Mahamat, la forme de l’État était l’un des thèmes versés au menu des discussions entre Paul Biya et ses hôtes au palais de l’Unité. À en croire notre source, le président de la République est resté intransigeant sur la forme actuelle de l’État. Durant les discussions, il a donné corps à la ligne politique qui est la sienne pour signifier à la délégation venue à sa rencontre que «réformer l’espace institutionnel au Cameroun n’est pas à l’ordre du jour».

«Niet»

L’autre indiscrétion entendue montre l’UA, le Commonwealth et la Francophonie en posture de corps intermédiaires dans la résolution de la crise anglophone. Dans le cadre de celle-ci, les visiteurs ont tenté la «ligne rouge» tracée depuis par Paul Biya. En choeur, apprend-on, ils ont affleuré une vision globalement négative de la forme actuelle de l’État. Celle-ci, de l’avis de Moussa Faki Mahamat, Louise Mushikiwabo et Patricia Scotland, serait la cause d’une perte de contrôle par l’État de ses prérogatives au bénéfice d’intérêts privés qui seraient générateurs d’inégalités et d’insécurité.

À tout cela, précise notre interlocuteur, Paul Biya a opposé son mantra: «la forme de l’État est non négociable ». «Il a plutôt présenté l’option de la décentralisation arrêtée au Grand dialogue national », souffle-t-on. Le portail des camerounais de Belgique (Camer.be). L’on se rappelle que parmi les points essentiels ayant retenu l’attention des pouvoirs publics dans ces assises qui ont connu leur terme le 4 octobre 2019, la mise en place d’une décentralisation plus efficace, l’octroi d’un statut spécial aux zones anglophones, la mise en place effective des régions comme prévu par la Loi fondamentale, mais aussi la suppression du poste de délégué du gouvernement en vigueur dans les grandes agglomérations.

Sur ce chapitre, le volume des ressources d’investissement public transféré aux Collectivités territoriales décentralisées (CTD) a augmenté au Cameroun au cours de l’exercice 2019. Selon des sources gouvernementales, il s’agit de 91,4 milliards de FCFA, soit une augmentation de 53,4% par rapport à 2018. 36 milliards de FCFA ont été répartis en parts égales à 360 communes, soit 100 millions de FCFA alloués à chacune, dans le cadre de la dotation générale à la décentralisation. Sur le volet des investissements, 55,4 milliards de FCFA ont été transférés sous forme de dotations aux communes et aux communautés urbaines.

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