Chaque année au Cameroun : Au moins 4200 milliards de FCFA de flux financiers illicites
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Chaque année au Cameroun : Au moins 4200 milliards de FCFA de flux financiers illicites :: CAMEROON

Selon le consortium Cradec – OSC, le pays perd au moins l’équivalent de cette somme chaque année à travers les flux financiers illicites (FFI). Un obstacle de plus dans sa course vers l’émergence à l’horizon 2035.

D’après le rapport du groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites en provenance d’Afrique, « le Cameroun aurait perdu environ 7 milliards de dollars US entre 2012 et 2013 », soit, 4 200 milliards de francs CFA. Depuis 2013 à ce jour, les activités économiques ont pris de l’allure dans le pays. Ce qui porte à croire que les facteurs des FFI ont grimpés d’un cran : la corruption, la mauvaise gouvernance et la faiblesse des institutions dans la mise en œuvre du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi.

La question des FFI est par conséquent un véritable enjeu pour l’émergence de ce pays de l’Afrique centrale. Aussi, le Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire (Cradec), en partenariat avec quatre organisations de la société civile, a décidé de prendre le taureau par les cornes, avec le projet « Renforcement de la gouvernance budgétaire pour la fourniture des services de base durable dans le respect de la préservation de l’environnement ». Financé à 90% par l’Union européenne, ce projet vise à « apporter des idées et outils pour améliorer l’organisation et le fonctionnement du système national de collecte et d’utilisation de l’argent public afin de fournir durablement les services de base essentiels aux populations tout en pensant aux générations futures ». Le projet a été lancée officiellement le 29 mai 2019 à Yaoundé, en présence de la ministre en charge du Contrôle supérieur de l’État, madame Mba Atchao. Séance tenante, la question des FFI a fait débat entre instigateurs du projet, divers acteurs et journalistes.

Facteurs des FFI

L’on retient que les FFI désignent les « fonds reçus, transférés ou utilisés illégalement ». Selon le groupe de haut niveau les FFI en provenance d’Afrique, plusieurs facteurs constituent le socle de la fuite des capitaux au Cameroun. La faiblesse des institutions de lutte contre la corruption en est une cause majeure. L’on apprend que, la Commission nationale anti-corruption (Conac) et ses institutions satellites ne bénéficient pas toujours de la collaboration de toutes les institutions impliquée dans le processus de son action. C’est ce que déplorent plusieurs organisations de la société civile (OSC), Co-entrepreneures du projet.

L’immunité accordée à certaines personnalités est indexée. Les experts des FFI pensent mordicus qu’elle accentue la fuite des capitaux dans le pays. Parce que, estiment-ils, l’immunité permet aux personnalités d’entretenir des activités illégales. On peut donc comprendre pourquoi certaines fonctions suscitent tant de convoitises au Cameroun.

Dans le même sillage, les OSC se plaignent de l’existence du secret bancaire au Cameroun. Celui-ci ne permet pas aux instances compétentes d’auditionner les transactions bancaires des barons de ces réseaux. Hors, des observateurs avertis soutiennent que, la traçabilité des transactions bancaires est un atout dans la lutte contre les FFI. Ils ne baissent pas le bras pour autant.

Pendant la mise du projet, ils envisagent d’animer des ateliers de formation des formateurs en techniques de suivi-évaluation, plaidoyer et développement. Ces ateliers serviront à renforcer les capacités des populations sur la lutte contre la corruption ; à promouvoir la bonne gouvernance ; à faire des recherches sur les flux financiers illicites dans les échanges commerciaux. Dans la même veine, ils vont organiser des campagnes d’information, de conscientisation et d’éducation civiques ciblées, en lien avec les FFI. L’objectif étant d’encourager le dialogue et le débat public sur la prévention des atteintes à la fortune publique, pour une mise en œuvre efficace des objectifs de développement durable. Pour les OSC, ceux qui s’adonnent aux pratiques relatives aux FFI maitrisent le sujet. « La seule sensibilisation dont ils ont besoin, c’est la sanction », estime un acteur du consortium Cradec – OSC.

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