Vincent Sosthène Fouda "Un mot pour Edouard Kingué le journalisme de nos maux"
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Je n’avais pas prévu d’écrire sur Edouard Kingué que je connais depuis de longues années.

Mais il y a quelques jours, en ces moments où le Cameroun est en quête de journaliste dans un journalisme qui se perd lui-même dans la survie des hommes et des femmes qui veulent encore se donner la peine d’être des intermédiaires, des passeurs entre un événement (qui peut être un fait ou une idée) et un public (lecteur, auditeur, téléspectateur, internaute).

Edouard Kingué est de ceux-là, je veux dire est celui-là il sert le journalisme avec loyauté, dévotion et abnégation. Corvéable à merci depuis que je le connais, il écrit tous les jours pour former et informer.

C’est ainsi qu’il y a quelques jours, j’ai découvert avec délectation un billet de lui, sur « la délégation de signature » du chef de l’État au Cameroun.

Ce billet froid comme devrait l’être tout article journalistique faisait un détour dans le passé avant de se planter telle une aiguille dans le présent pour interroger les acteurs du monde présent que nous sommes révélant par la même occasion nos limites et nos hésitations. J’ai applaudis de deux mains, je l’ai rapidement archivé, tout en allant à la quête de nouveaux éclairages.

Edouard Kingué comme tout journaliste ne se prend pas au sérieux, c’est un troubadour de la pensée qui peut se faire virer sans un avis aussi simple qu’il puisse être, sans merci.

Ainsi traite-t-on la pensée dans mon pays, le sourire en coin, il n’est pas un matricule. Pourtant cet homme là, illustre et inconnu, lui seul à ces deux niveaux, a sa griffe, sa touche sans laquelle, le Messager qui l’emploie n’aurait pas été le journal qu’il a été pendant des années en Afrique noire et au Cameroun en particulier.

Il a su par son style et son intégrité maintenir le journal en vie, susciter des vocations de vraies. Aujourd’hui j’ai peur qu’il se retire sans bruit, en emportant avec lui dans sa retraite l’âme du travail de formation et d’information.

Il a su par son style et son intégrité maintenir le journal en vie, susciter des vocations de vraies. Des hommes et des femmes qui se donnent à fond, qui ne savent pas compter leurs heures de travail ici et ailleurs. Oui, la presse camerounaise doit beaucoup à cet homme comme à Philio Bamose. Le journalisme camerounais, celui des grands noms, la presse camerounaise ne sera plus La Presse quand il aura tiré sa révérence !

Quand la barque Messager a tangué il m’a dit : « je reste, c’est un choix, c’est pour continuer à être un témoin de l’histoire de ce journal, que je suis en train de consigner dans la mémoire de la jeunesse et des quelques lecteurs qui nous restent, c’est aussi la fidélité à Pius Njawé ».

Il aurait été facile pour lui de faire l’adieu aux armes, comme on dit dans l’armée, mais encore aujourd’hui, il est au front. Ce sont les lignes écrites par lui qui nous font être en son absence. Présents par ce que nous témoignons c’est à dire que nous attestons, nous donnons des preuves tangibles de sa réalité, de sa véracité, comme legs pour la postérité. Ce témoignage peut porter sa propre critique celle d’Edouard Kingué, lui qui n’est pas fatigué de voir mourir à petit feu un enfant de son cru.

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