Nécrologie - Clarisse Wopso : « On  lui  avait diagnostiqué  un  kyste interne  dans  la  tête »
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CAMEROUN :: Nécrologie - Clarisse Wopso : « On lui avait diagnostiqué un kyste interne dans la tête » :: CAMEROON

Derrière ses clips aux tenues multicolores et ses drôles de vidéos publiées ces dernières années, il y avait une passionnée.  

Le doute a longtemps persisté avant  que  le  décès  de  Clarisse Wopso ne devienne certitude.  C’est  que  sa  mort, souvent annoncée, était finalement démentie à chaque fois par de nouvelles vidéos de la chanteuse, pour le  moins  étranges,  autour  de  ses pieuses  révélations  et  de  ses  prétendues «  missions »  confiées par le Christ et la Vierge Marie. Les réseaux sociaux que l’artiste avait d’ailleurs  choisis  d’utiliser  pour  rendre populaires ses apparitions, ont servi de conducteurs à l’annonce officielle de son décès le 2 août dernier, après la découverte de sa dépouille la veille dans une résidence hôtelière à Compiègne, commune située dans le département de l’Oise en France.

Rencontré hier à Yaoundé, son frère, Paul Mairaux Akono Akono, promoteur culturel  connu  sous  le  nom  d’Akopaumair,  s’est  étendu  sur  les  problèmes de  santé qui ont  affecté la chanteuse sur les plans physique et particulièrement  psychologique.  « On  lui  avait diagnostiqué  un  kyste interne  dans  la  tête.  Notre  grande sœur  qui  vit  également  en  France l’a internée trois fois dans des hôpitaux de référence à Paris. Trois fois de  suite,  Clarisse  s’est  enfuie.  Elle n’avait pas accepté la maladie, et il était  très  difficile  pour  nous  de  la raisonner. Je tiens juste à l’affirmer ici : oui, Clarisse a une famille qui a essayé de l’aider, contrairement à ce que beaucoup laissent croire », explique Akopaumair.

D’après un communiqué  du  maire  de  Compiègne, l’artiste a succombé à une mort naturelle. Ainsi s’achève, la vie de Clarisse  Wopso,  née  Dany  Clarisse Akame, une chanteuse au style décalé. Sa carrière, c’est cinq albums : «  Wopso  »  (2005),  «  La  soucoupe Wopso » (2007), « Le sucre frappé du  cosmos  »  (2009),  «  Voleur  de plaisir » (2012) et plus récemment, dans ses dernières heures d’artiste, « Diamant de Dieu ».  

Dans  sa  tendre  enfance,  Clarisse Wopso  était  membre  de  chorales, notamment à Obala et à Mfou. Dans cette  ville  de  la  Mefou-et-Afamba, elle avait pour camarades choristes, des noms comme Patou Bass ou Viviane Etienne. Au lycée, la native de Sangmélima, septième d’une fratrie de neuf enfants, s’investit dans des groupes de danse et des coopératives artistiques.  Quelques  années  plus tard, alors qu’elle est désormais élève à Yaoundé (elle passera par les Lycées de Tsinga et de la Cité-Verte), Clarisse Wopso rentre en contact avec le célèbre animateur de la Crtv, Foly Dirane, et devient une participante récurrente de son émission « Délire ».

Elle y interprète des morceaux d’artistes comme Tshala Muana ou Jacky Biho. Après son probatoire, elle rencontre son premier mari, un Belge. « Elle  est  partie  pour  Bruxelles  en 1999 », se souvient son frère. Dans la  capitale  de  la  Belgique,  Clarisse poursuit ses rêves de musique. Elle enregistre dans des studios, travaille sa voix et ses chansons. Des chansons  qui  ne  sortiront  jamais…  Son époux  décède  brutalement,  et  Clarisse se trouve la principale légataire de ses biens.  

Plus  tard,  en  France,  elle  rencontre Pascal Valéri. La jeune Clarisse Akame devient Clarisse Valéri. C’est sous ce nom  qu’elle sort  son  premier album en 2005 « Wopso », avec le titre « Akopaumair  »  en  hommage  à  son regretté  père  et  d’autres  à  l’instar de « Jalousie », « Eva Ondoua Jeanne », « Résistance »... Après cet album, Clarisse adopte un look  qui  la  rend…  spéciale.  On  ne parlera malheureusement que de ce côté  fantasque  de  la  chanteuse.  « Les  gens  n’ont  pas  pris  le  temps d’écouter  sa  musique,  ses  paroles. Elle  ne chantait  pas  des messages sulfureux, autour du sexe. Elle était dans  le  cadre  religieux.  Elle  avait des messages autour de la sensibilisation, du bien-être. On s’est focalisé  sur son apparence, et sur les anecdotes autour de sa vie privée.

Et je dois  dire  que  ça  me  fait  beaucoup de  peine  »,  confie  son  frère.  Pour lui,  elle  avait  un  cœur  d’or.  C’était aussi une femme dynamique, obstinée quand  elle avait une  idée. Elle rêvait de côtoyer les plus grands. « Clarisse  rêvait  d’un  duo  avec  Jacob Desvarieux  », dit  son frère en présentant  un  cliché  avec  la  star  des Kassav’. Des ambitions qui ne se finaliseront jamais. L’artiste est décédée à 39 ans .

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