Cameroun :: Scandale : Irène Pauline Nguené engluée dans une histoire de blanchiment d’argent avec un homme d’affaires gabonais
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Cameroun :: Scandale : Irène Pauline Nguené engluée dans une histoire de blanchiment d’argent avec un homme d’affaires gabonais :: CAMEROON

Doublée dans une affaire de 118 millions FCFA et 03 voitures de luxe, la ministre des Affaires sociales (Minas), fait kidnapper Boniface Pascal Enama Mbeng le délégué départemental de la Mefou et Afamba (région du Centre) à 19 heures par les éléments de la direction régionale de la police judiciaire (Drpj) du Centre.

Depuis quelques mois, alors que l’actualité politico-administrative est subjuguée par des accusations de fortunes supposées ou réelles de bien de cadres de l’aristocratie administrative camerounaise, par la crise dite anglophone et autres, il couve pourtant depuis janvier 2017, une scandaleuse affaire au tribunal de grande instance de Yaoundé de Yaoundé (Centre administratif). En début d’année, nous apprend-on, tel un pousseur, Boniface Pascal Mbeng Enama, pourtant haut cadre de l’administration, sur ordre de la ministre des Affaires sociales, est kidnappé à 19 heures 21 minutes, au carrefour « Tropicana » à Yaoundé. Aux manettes de ce qu’il convient d’appeler un enlèvement, les éléments de la Drpj du Centre qui selon nos informations, le filaient depuis Mfou. A sa question, les policiers lui répondent qu’ils agissent sur ordre d’Irène Pauline Nguené. L’homme, nous précise-t-on, travaille à Mfou, mais habite Yaoundé. Selon des informations obtenues par votre journal, le 27 janvier dernier, Irène Pauline Nguené, porte plainte auprès du procureur près les tribunaux de grande instance du Mfoundi, Centre administratif, contre Boniface Pascal Mbeng Enama, délégué départemental du Minas pour la Mefou. Aux motifs que ce dernier, aurait à son insu, utilisé pour un projet inconnu de sa ministre, une somme de 118 millions FCFA, ainsi que trois voitures de luxe. « Ce butin aurait été obtenu de Monsieur Ndong, un homme d’affaires gabonais d’origine camerounaise, lequel s’étant présenté à lui comme venant de la part de la ministre, à en croire les termes de la plainte susmentionnée, cet homme d’affaires lui aurait remis le pactole afin de gagner des marchés au ministère des Affaires sociales, croyant ainsi remplir son obligation auprès de la ministre », cite une source contactée par Camer.be.

L’empressement suspect d’Irène Pauline Nguené à envoyer le délégué départemental en prison

A en croire des sources proches du dossier, la rapidité, la fureur et la précipitation avec laquelle cette affaire a été menée, laisse croire que la Minas, était dans une violente colère. Tout laisse croire que Boniface Pascal Mbeng Enama, a été au courant de cette affaire qui se serait nouée entre Irène Pauline Nguené, et l’homme d’affaires, lesquels, nous confie-t-on, partagent des affinités ethniques et tribales. Par des manœuvres supposées, le délégué départemental se serait passé pour l’intermédiaire attendu, ce qui, aurait alors convaincu le fameux homme d’affaires gabonais, à lui remettre les 118 millions FCFA, et trois voitures de luxe.

Selon les déclarations de Delon Timothée Dissack qui a été mandaté par la Minas pour soutenir la plainte contre Boniface Pascal Mbeng Enama, l’homme d’affaires gabonais qu’on dit riche, las d’attendre les marchés qui lui auraient été promis par Irène Pauline Nguené, serait venu le voir pour les lui exiger. Des indiscrétions prétendent alors que c’est à ce moment que celle-ci, aurait réalisé que son partenaire, avait déjà rempli son obligation dans le contrat, malheureusement, l’intermédiaire n’est pas arrivé à son niveau, ou alors, n’était pas celui qu’elle aurait voulu. L’intermédiaire supposé, affirme-t-on, est un cadre avec qui la Minas avait des antécédents, et qui, n’aurait pas dû être au parfum d’une affaire comme celle-là si, elle comptait être en sécurité. C’est donc selon nos sources, l’étrange réaction d’Irène Pauline Nguené, qui confère à cette sulfureuse affaire pour laquelle les populations de Mfou, notamment les femmes, menacent de gagner la rue au nom de leur délégué départemental kidnappé, une odeur de blanchiment d’argent sale au ministère des Affaires sociales.

Une arrestation au mépris de tous les principes de l’administration

Etonnamment, et au mépris de tous les principes régissant l’administration, Irène Pauline Nguené se sentant doublée dans cette affaire par un collaborateur, pèsera alors pour placer le délégué départemental du Minas de la Mefou et Afamba, en détention préventive, en l’espace de huit jours juste après son kidnapping par la police judicaire de Yaoundé en pleine nuit de janvier dernier. Dans un premier temps, nous apprend-on, par une plainte rédigée par elle-même, mais par la suite pour éviter d’évoluer à visage découvert, elle prie son partenaire et prétendu homme d’affaires, de porter plainte pour « escroquerie ». Pour ce faire, la ministre des Affaires sociales ne s’est encombrée d’aucune précaution relative aux procédures administratives ; tant le courroux d’un butin raté à en croire nos sources, la hantait. De nos investigations, il ressort que le même jour, les éléments de la Drpj du Centre, ont saisi les voitures et les comptes bancaires, perquisitionné le bureau et la maison de Monsieur Mbeng Enama, dans l’espoir de retrouver le reste de la fortune. Des indiscrétions parvenues à la rédaction de Camer.be à Yaoundé soutiennent que la saisie des voitures et des comptes bancaires ainsi que les perquisitions susmentionnées, se sont faites

sans mandat du procureur de la République, et au-delà des heures réglementaires.

Même le rappel à l’ordre de la Centrale syndicale du Secteur public, se révèlera impuissant devant la fureur d’Irène Pauline Nguené à broyer le délégué départemental du Minas pour la Mefou et Afamba. Pas même l’appel à la modération du préfet de la Mefou et Afamba, ni du procureur de la République près les tribunaux de grande instance de Mfou qui n’ont pu être consultés sur les opérations de police menées dans leur circonscription de compétence. En fait, un collaborateur (un délégué départemental) privilégié du préfet a été arrêté comme un pousseur, et placé en détention préventive, sans que ce dernier en fût informé. Très vite, nous renseigne-t-on, le haut fonctionnaire a été remplacé de son poste, avant même que les enquêtes aient établi sa culpabilité. Plus grave encore, la Minas n’a jamais manifesté la volonté de rencontrer son collaborateur, ni par une demande d’explication ni en personne

La lecture de la plainte d’Irène Pauline Nguené donne connaissance que son collaborateur, a détourné les deniers publics, escroqué un tiers, et fait faux et usage de faux en écriture publique et comptable. Cette plainte, confie-t-on, n’a été émise que trois jours plus tard, alors que le délégué départemental était déjà détenu par le truchement de la plainte du fameux homme d’affaires gabonais, le nommé Ndong, pour « escroquerie ». Tout compte fait, l’affaire est si ubuesque et sulfureuse qu’elle n’a pu laisser votre journal indifférent. Quelques investigations que nous avons menées, laissent croire que Boniface Pascal Enama Mbeng, était la mauvaise personne au mauvais endroit et au mauvais moment. Il aurait alors cru en l’engagement de l’homme d’affaires gabonais à contribuer au social et en la réelle volonté de la Minas à mettre en œuvre la politique sociale du gouvernement, et surtout à satisfaire à ses engagements internationaux. Car, il nous est revenu que le Groupe GTBG, groupe du fameux homme d’affaires, a décidé de travailler à l’inclusion sociale, a considéré les offres financières comme une contribution au processus de mise en place des socles de protection sociale.

Un argent utilisé à bon escient par le délégué départemental

Les 118 millions FCFA qui mettent Irène Pauline Nguené dans tous ses états, ont servi à la réfection des locaux de la délégation départementale du Minas de la Mefou et Afamba, laquelle avant l’arrivée de Boniface Pascal Enama Mbeng, avait l’air d’une bâtisse abandonnée et en ruines, entourée de champs de manioc et servant de dépotoir à la morgue et à l’hôpital de Mfou, sans eau et sans courant. Une délégation départementale devenu sans doute aujourd’hui l’un des plus beaux bâtiments administratifs que compte la ville de Mfou. Le mobilier y est moderne, le sol, revêtu, et toutes les pièces, sont climatisées. Malheureusement, regrette une source interne qui a requis l’anonymat, cela n’était point la préoccupation d’Irène Pauline Nguené qui, dit-on, avait besoin d’espèces sonnantes et trébuchantes.

Le réseau des Associations des femmes et filles de la Mefou et Afamba, prêtes à descendre dans les rues pour demander la tête d’Irène Pauline Nguené

Sur le terrain, avec le réseau des Associations des femmes et filles de la Mefou et Afamba, ainsi qu’avec d’autres regroupements, le délégué départemental a entrepris de réaliser un projet qui permettra de sortir de la vulnérabilité, les populations de la Mefou et Afamba. Il a ainsi pris son bâton de pèlerin, et mis à contribution, l’argent que mettaient à sa disposition, les Associations de femmes, dont le fameux groupe pour, faire le tour des arrondissements du département afin de constituer le tissu associatif nécessaire à la mise en place du socle de protection sociale conformément à l’engagement du chef de l’Etat Paul Biya, en 2012, à travers la recommandation 202 de l’Organisation internationale du travail (Oit). Toute chose qui laisse Irène Pauline Nguené de marbre. Elle qui selon nos sources, n’avait besoin que des espèces qu’aurait pu lui remettre le partenaire gabonais.

Nos enquêtes établissent pourtant qu’un champ expérimental de 20 hectares, est perceptible dans l’un des villages du département de la Mefou et Afamba. La récolte attendue, est estimée à 200 tonnes de maïs, avec à la clé, un revenu (en fonction de l’acheteur), variant entre 20 et 50 millions FCFA. La Minas, en imposant que le délégué départemental soit détenu, n’a pas tenu compte de la perte estimée à près de 200 000 000 FCFA en termes d’investissements et pertes de la récolte. Bien plus, Irène Pauline Nguené a mis un terme à l’enthousiasme des populations. Avant que l’inculpé ne soit passé pour la première fois chez le juge d’instruction, argue-t-on, ayant perdu tout contrôle d’elle-même, et guidée par la seule rage d’avoir vu 118 millions lui filer entre les doigts, elle a procédé au remplacement du délégué. Une situation qui plonge tous les intervenants de la chaîne dans une impasse juridique.

Des questions de fond à l’endroit de la Minas

Selon un juriste rencontré par Camer.be, certaines questions de fond méritent d’être élucidées. « Les locaux de la délégation départementale qui ont été perquisitionnés sont-ils scellés ou laissés à l’usage du public ? Si tel est le cas, tout le mobilier qui s’y trouve, est donc en contentieux. Quel est alors le sort réservé à ce bien, en attendant l’issue de procédure ? Que faut-il en faire », se demande un érudit du Droit. Ce qui s’apparente à s’y méprendre à une pègre au ministère des Affaires sociales, et introduira sans doute une

jurisprudence, n’a pas laissé indifférents les fins limiers de la police camerounaise. Il est à noter que des bienfaiteurs du genre de Monsieur Ndong, sont rares. Aussi, nous rassure-t-on, une enquête a été ouverte pour savoir d’où Monsieur Ndong pouvait obtenir une fortune aussi grande, lui permettant d’offrir 118 millions FCFA et trois voitures de luxe à Irène Pauline Nguené.

Rendu à ce jour, après deux auditions, le mystérieux homme d’affaires gabonais, nous apprend-on, a fondu dans la nature. Il serait alors recherché pour justifier l’origine de ses fonds. Beaucoup d’éléments inclinent alors à penser que ce dernier, d’origine camerounaise, ayant des affinités ethniques avec la Minas, se serait alors approché de cette dernière, dans le seul but de blanchir un argent aux origines douteuses.

Il convient enfin, de se demander où sont passés et les auteurs, et les victimes de cette sale affaire. Aussi, serait-il bien pour Irène Pauline Nguené et le Gabonais Ndong (porté disparu), d’éclairer l’opinion sur les faits évoqués, afin qu’aux yeux de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), le Cameroun, leader de la sous-région, ne prêche pas le mauvais exemple, en devenant une terre propice au blanchiment d’argent, et un paradis fiscal sous les Tropiques.

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