Affaire Koumateke : l’Ordre des médecins confirme la version officielle
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Les résultats d’une enquête menée du 20 au 23 mars à Douala relèvent que cette dame était décédée avant son arrivée à Laquintinie.

Que s’est-il réellement passé le samedi 12 mars 2016, date du décès de Monique Koumateke à Douala ? Afin de faire la lumière sur cette affaire et d’éclairer l’opinion publique, l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) a livré les résultats d’une enquête menée du 20 au 23 mars dans les différentes formations sanitaires de Douala impliquées, ainsi qu’auprès des membres de la famille de la défunte. Les conclusions de ladite enquête ont été communiquées au public jeudi au cours d’un point de presse à Yaoundé.

Il en  ressort, d’après le Pr. Joseph Mbédé, président de la Commission d’enquête du Conseil de l’ONMC sur l’affaire Monique Koumateke, que la jeune femme âgée de 33 ans, serait décédée chez elle au Camp Yabassi à Douala aux environs de 7h. Des suites de complications de l’éclampsie sur une grossesse gémellaire à terme et à haut risque, sans consultation prénatale de qualité.  Le décès est donc survenu cinq heures avant l’ouverture du ventre de la défunte à l’Hôpital Laquintinie de Douala.

Les insuffisances de l’organisation de cet hôpital notamment à travers le mauvais accueil, la mauvaise orientation des malades et des familles, l’insuffisance des services de sécurité et le manque d’empathie du personnel envers les malades ou leurs familles ont sans aucun doute incité Rose Tacke, la nièce de la défunte, à pratiquer une chirurgie à ciel ouvert selon la Commission d’enquête du Conseil de l’ONMC. En effet, « Transportée vers 8 h ce 12 mars 2016 au Centre médical, le personnel paramédical de cette formation sanitaire a formellement constaté le décès de la malade et conseillé à la famille d’amener le corps à la morgue de l’Hôpital Laquintinie.

Les membres de la famille se sont plutôt rendus à l’Hôpital de district de Nylon où le médecin de garde a confirmé le décès et prescrit la mise à la morgue », poursuit le Pr. Joseph Mbédé. Le corps y a été déposé entre 9h45 et 10h. Pour des raisons non élucidées et contre toute attente, la famille a décidé de retirer le corps de cette morgue pour l’amener à celle de l’Hôpital Laquintinie.

Une escale a été faite au camp Yabassi au lieu-dit « Dépôt des planches » à la demande de la mère de Monique Koumateke pour annoncer le décès à la famille. C’est entre 12h et 13h  que le corps de la défunte arrive à l’Hôpital Laquintinie. « Les tribulations survenues entre l’accueil, les urgences, la maternité et la morgue marquées par les insuffisances de l’accueil des membres de la famille par le personnel de santé ont favorisé l’entrée en scène de Madame Tacke Rose, l’actrice de la césarienne post-mortem », explique le Pr. Joseph Mbédé.

De ce fait, au terme des différentes observations, et auditions réalisées sur le terrain, l’ONMC recommande entre autres au personnel de santé de promouvoir l’éthique et la déontologie médicales, d’améliorer l’accueil et l’humanisme lors de la prise en charge des malades en privilégiant les grandes valeurs humanitaires de la profession. Au gouvernement, il demande d’améliorer les conditions de travail du personnel de santé afin d’assainir le climat, de faciliter la prise en charge des malades et d’éradiquer les pratiques de corruption dans les formations sanitaires.

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