Les femmes qui tiennent l’opposition - Hermine Patricia Ndam Njoya : L’adepte de la politique des résultats
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Militante dès la création de l’Udc, la député s’oppose au machiavélisme politique.

Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya. Elle porte bien ce nom. Sa démarche lente et timide, sa voix suave et son tempérament modéré en apparence peuvent donner l’impression à ses adversaires politiques qu’elle ignore tout du réalisme politique. Que non ! Le mardi 23 mars 2016, elle a surpris certains en participant aux côtés de Kah Walla et d’Alice Sadio à la marche pour réclamer l’eau à Yaoundé. Dans sa circonscription du Noun Centre à Foumban, la timidité cède très souvent le pas à l’action.

Des « actions fortes », explique-telle, sont souvent indispensables pour débusquer certaines injustices et mauvaises façons de faire. Porte-parole des députés de l’Union démocratique camerounaise (Udc), elle a participé aux marches de l’opposition en 1991, bien avant la légalisation de son parti politique le 26 avril 1991. Né le 26 janvier 1969 à Yaoundé, mariée et mère de 3 enfants, elle a une autre conception de la politique.

Elle consiste à gérer la cité. « Ceux qui s’engagent devraient assurer le bien-être. Il s’agit de combler les besoins élémentaires du peuple : l’eau, l’habitat, l’électricité, le transport. La politique n’est pas l’appropriation par un individu du pouvoir. Faire de la politique, ce n’est pas avoir les mains sales, elle n’est pas le machiavélisme », assure-t-elle. A ses yeux, le pouvoir nécessite la transparence, une discipline et des résultats. D’après elle, le pouvoir en place a un grave problème.

« Le bilan par rapport aux nombres d’années est mauvais. M. Biya a eu tous les moyens. Le problème concerne aussi ce pouvoir trop fort qui n’a pas de contre-pouvoirs. Je pense qu’il a tout essayé ces derniers temps mais les résultats ne suivent pas », ajoute-telle. Pour Hermine Patricia Ndam Njoya propose une voie de sortie. « Il faut commencer par la question électorale. Il y a eu beaucoup de fraudes et la grande majorité des Camerounais ne se retrouve plus. Ce système ne veut pas travailler pour le bien commun », martèle- t-elle. Ses solides connaissances en droit et en informatique plaident pour elle.

Elle fit son cycle secondaire (1980-1987) au lycée Sultan Njoya de Foumban où elle obtint son baccalauréat A4. Les études supérieures (1987-1990) en faculté de Droit et des Sciences économiques de l’Université de Yaoundé sont sanctionnées par une licence et une maîtrise (1991-1992) avec mention assez bien. Autres domaines de compétence, le montage, le suivi et l’évaluation des projets. C’est à se demander si ce sont ces atouts, ajoutés à son charme naturel et à sa politesse, qui ont séduit son mari, Adamou Ndam Njoya, le président national de l’Udc.

Sur le plan politique, Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya pense que ceux qui souhaitent une quelconque originalité de sa part mélangent vie privée et institution. « J’ai adhéré à une vision, l’esprit de l’Udc avant sa création. Ceux-là devraient faire la démarcation entre la vie privée d’un monsieur ou d’une dame. Du point de vue de l’action politique, je n’ai pas de relation particulière avec la personne qui incarne l’institution. Je suis un député comme les autres », a-t-elle précisé lors d’une rencontre à Yaoundé.

Sur le plan professionnel, madame est spécialiste en formation des organisations de base et a acquis une expertise avérée en matière de montage, de contrôle, d’exécution et d’évaluation des projets. Elle a coordonné plusieurs programmes et projets pendant ces dernières années : la Task Force VIH/SIDA et enfants à la World Conference of Religions for Peace/Hope for AfricanChildren Initiative.

Elle a aussi réalisé de nombreuses études sur la gouvernance et coordonne depuis plusieurs années les programmes de l’Ecole Africaine d’Ethique, institution qui vise à promouvoir la pratique de l’intégrité et de l’éthique dans la gestion des affaires publiques et privées non seulement au Cameroun, mais également en Afrique. Elle a publié plusieurs nouvelles parues dans «Terroir », un journal d’information des études sur les élections. Sur la transparence, elle est l’auteur de « Les Elections Bancales de A à Z » Editions Minsi/EAE 2004.

Il y a aussi le roman « l’Enfer Rose » pari chez L’Harmattan en 2011. Sa carrière politique s’est fait essentiellement à l’Udc de 1991 à 2014. Elle est, entre autres, présidente de la Commission nationale chargée de l’éducation et de l’éthique, membre du bureau politique, coordonnatrice du Comité technique chargé de la maison de la culture Udc avant la Convention 2006, secrétaire nationale chargée de l’éthique, la culture et l’Informatisation.

Porte-parole des députés Udc à l’Assemblée nationale, elle y aussi secrétaire au bureau, membre de la commission des Lois constitutionnelles, des Droits de l’Homme et des Libertés, de la Justice, de la Législation et du Règlement, Statut des personnes, Justice, Collectivités locales. Sur le plan international, Hermine Tomaino Ndam Njoya a été membre du Comité exécutif de l’Union parlementaire africaine (Upa).

A ce titre, elle a participé aux réunions en Côte d’Ivoire, et à la conférence des présidents en Ouganda, au Burkina, en Guinée Equatoriale, etc. Elle est par ailleurs membre du forum parlementaire des femmes espagnoles et africaines : « Rencontre pour un Monde Meilleur ».

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