Le nouveau ministre des Enseignements secondaires, Ngalle Bibehe entend engager un toilettage pour redorer le blason de ce ministère pris en otage par des lobbies pendant 12 ans. Inspecteurs, directeurs, sous-directeurs, chef de service, délégués, proviseurs sont sur le qui-vive.

Le limogeage le 02 octobre 2015 de l’ex ministre des Enseignements secondaires, Louis Bapes Bapes et sa mort viennent de sonner le glas du ministère en charge des Enseignements secondaires (MINESEC), qualifié par certains d’univers des corrompus. Les nominations aux postes de responsabilité dans ce ministère depuis 10 ans ont obéi à un marchandage de postes où les meilleurs offrants étaient les promus. En dehors du tribalisme devenu un non-événement au sein des administrations, le Minesec de Bapes Bapes de regrettée mémoire a brillé par d’autres pratiques qui ont fait perdre aux titulaires du Dipes 1, Dipes 2 et Dipet 1 et 2, la conscience professionnelle qu’on demande à chaque éducateur.

La mafia s’est installée, les procédures ont été corrompues, le climat social et professionnel malsain, il fallait être de la Sanaga Maritime pour tenir en respect n’importe quel responsable de ce ministère qui n’est pas de la tribu Bassa. Les jeunes professeurs nouvellement sortis des Ecoles normales et originaires de la Sanaga Maritime étaient nommés aux postes de responsabilités sans avoir acquis une quelconque expérience sur le terrain.

Que dire des grands lycées du pays sous contrôle des protégés de l’ex-MINESEC. A chaque rentrée scolaire, il fallait débourser une certaine somme en million de Fcfa pour accéder aux postes de proviseur ou de censeur. La corruption aura gangrené ce département ministériel au point où un simple usager titulaire d’une recommandation signée au quartier faisait trembler un chef d’établissement. Les directeurs des organes de presse, à la solde de l’ancien MINESEC, inscrivaient les élèves dans tous les lycées de Yaoundé et Douala.

Ngalle Bibehe fera-t-il la différence ?

Le nouveau MINESEC, âgé de 50 ans, a devant lui une carrière politique sous des meilleurs auspices. Son passage à la Socatur a annoncé des phares inquiétants au lendemain de sa nomination au MINESEC par le président Paul Biya. Mais la crainte est que les vieux hiboux enracinés dans ce ministère et qui refusent d’aller à la retraite le déroutent. Pour remettre le MINESEC sur les rails de la bonne gouvernance, il faudra d’abord que le nouveau ministre change les hommes dans les services concentrés et déconcentrés de ce département ministériel.

Un certain Minkongo Thomas, directeur des ressources financières depuis 2004 a été cité dans l’affaire de détournement de 2,5 milliards Fcfa représentant les frais de souveraineté. Convoqué par le tribunal de grande instance du Mfoundi, les sources bien introduites révèlent qu’il avait remboursé le corps du délit pour recouvrer sa liberté mais il ne devrait plus continuer à occuper ce poste pour déficit de moralité et de confiance. Tout comme à l’office de Baccalauréat ou la longévité du directeur général agace le jeune personnel qui ne comprend pas que Mbatzogo Zacharie assure la continuité alors que les jeunes cadres pétris d’expérience partent en retraite.

L’éducation au Cameroun reste le socle d’une réussite des générations futures par conséquent devrait se séparer de la monotonie, de l’inertie et des systèmes dépassés de l’enseignement. A partir de sa réussite au MINESEC, le nouveau ministre aura gagné la confiance du pouvoir en place, en imprimant ses marques d’un modèle de gouvernance, il aura délivré le ministère des mailles des vieux crocodiles. Les primes d’enseignements, de technicité et de rendement prenaient une autre direction que celle des principaux bénéficiaires.

Les tractations mafieuses lors des examens officiels faisaient des millionnaires au mépris de la diligence et la célérité des jurys.