Élevage : Les nouveaux défis du secteur avicole
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Le spectre de la grippe aviaire relève désormais du passé. Des aviculteurs pointent d’autres challenges.

L'année 2006 est restée triste dans leur mémoire. A son évocation, certains éleveurs restent pensifs et affligés. « Je ne sais comment oublier cette année. Elle m’a causé des difficultés que je ne suis pas prêt à oublier. L’Etat m’a contraint à perdre plus 3 000 têtes, je venais à peine de me lancer dans l’élevage de la volaille où je venais d’injecter plus de deux millions FCFA », se lamente encore Jean Bertrand Kouagueu, un homme de 52 ans qui s’est reconverti dans la vente des œufs uniquement, alors que le choix de départ en 2005 était la production du poulet de chair. « Mon commerce a d’abord pris un sérieux coup.

Certes tout est actuellement rentré dans l’ordre. Mais cela m’a demandé des sacrifices et un moral fort. Voir comment on incinère des œufs que vous avez pris la peine d’encadrer la production fait mal, très mal !», lâche Raymond Ndjikam, un aviculteur qui a repris de sa superbe. C’est qu’en 2006, la grippe aviaire fait des ravages au Nigeria. Des morts y sont signalés.

Du coup, le Cameroun s’inquiète. Le contrôle des marchandises qui entrent au pays est renforcé. Mais, malgré ces mesures, des oiseaux sont retrouvés morts dans l’Extrême-Nord. C’est la panique générale. Qui deviendra plus dodue avec la découverte au quartier Bastos à Yaoundé de deux oiseux morts. La destruction des œufs et poulaillers est ordonnée à travers le pays. « Il était dit que c’était l’une des meilleures solutions pour que la population ne soit pas atteinte », se remémore Jean Bertrand Kouagueu. Le secteur avicole perd des plumes. «Pour des zones qui étaient quelque peu épargnées, la production des poulets d’un jour était passée de 600 mille poussins d’un jour par semaine à 50 mille », se souvient une voix au ministère des Pêches et des industries animales (Minepia). La reprise s’est faite et à ce jour, d’autres horizons sont visés.

Nouveaux défis

La bourrasque relève donc du passé, le secteur n’est plus blanc bec, mais de nouveaux défis ont vu le jour. « L’Etat nous a beaucoup aidé. La reprise est perceptible. En 2014 par exemple, on était à 950 000 poussins de chair par semaine, mais je crois que ces performances ont déjà été revues à la hausse. Nous traivaillerons dessus pour des performances de cette année», indique une source au Minepia. A l’en croire, les nouveaux défis du secteur avicole sont multiples. « Il n’est pas superflu de dire que nous sommes devenus autosuffisants sur la production avicole. Mais notre difficulté actuelle réside au niveau de la partie Sud du pays où le plus souvent, il y a des découpes de poulet qui entrent. Le fait n’est pas régulier, mais il perturbe la filière de ce côté. » Autre challenge, c’est celui qu’a le ministre Taïga à faire consommer à chaque Camerounais au moins 17 kg des ovo produits par an. « Le ministère est déterminé à faire de l’aviculture une véritable industrie. On voudrait qu’un concept comme la -pouléconomie-, un nouveau concept venu du Canada qui veut que l’aviculture ait une place de poids dans le PIB, soit implémentée chez nous », explique-t-on.

Le Minepia dit être en guerre contre la maladie de Newcastle, une espèce de choléra qui décime par an environ 30 % du cheptel. L’Etat qui avait ordonné la destruction des fermes n’est pas resté inactif. Aussi, Des marchés témoins ont été construits en collaboration de plusieurs ministères, mais, souligne-t-on au Minepia, la haute hiérarchie pense à la création de véritables espaces boutiques bâtis et adaptés, au lieu des espaces ponctuels en fin d’année. « Cela se fera en collaboration avec l’Interprofession avicole (Ipavic, Ndlr), pour le bien de tous les consommateurs des ovo produits », apprend-on

© LE QUOTIDIEN DE L’ECONOMIE : Aloys Onana

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