Déguerpissements : Les casses de Mokolo réchauffent le marché de la ferraille
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Ces sont des centaines de personnes qui ont reçu la visite du bulldozer depuis hier au lieu-dit «Mokolo Elobi» dans la ville de Yaoundé. Une aubaine pour des chasseurs de fer.

Les points de vente de la ferraille se sont multipliés depuis lors que les habitations de Mokolo Elobi ont reçu les assauts des engins de la communauté urbaines. Du coup, les ferrailleurs se sont frotté les mains. «Depuis que les engins ont commencé à détruire les maisons, ma recette journalière est passée de 15 000 à 45 000Fcfa», jubile Mouhamadou, un vendeur de la ferraille. Au moment où les victimes du déguerpissement sont courroucées, les commerçants du fer et d’aluminium sont plutôt fiers de leur manne qui est tombée du ciel. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres.

Quelques minutes avant le passage du bulldozer, les enfants, marteaux en main, essayent à la leur manière de sauver quelques tôles afin de se faire quelques sous auprès des fabricants des marmites. L’engin avance, un coup de sa main mécanique, et les maisons s’effondrent les unes après les autres. Les pleurs, les cris, les grincements de dents des enfants et des adultes ne changent rien à la nouvelle donne. Après le passage de l’engin, c’est au tour de ceux qui essayent de récupérer le fer de construction qui est revendu à la casse par la suite. Pour ce qui est du cuivre, «nous rassemblons les courants, nous mettons le feu dessus et par la suite on ressort le cuivre qu’en revend aux ferrailleurs», raconte Dahirou, un enfant du quartier.

Opération «libération des marécages» au quartier Mokolo a commencé mercredi 26 juillet 2015 et a repris depuis lundi après quelques jours d’arrêt. Toutes les maisons détruites étaient mentionnées «A.D». Donc les occupants savent bien que d’un moment à l’autre ils peuvent recevoir la visite des engins de la Communauté urbaine de Yaoundé. «On nous avertit un mois avant mais le jour probable, nous ne le savions pas, on a été surpris que lundi, les engins bottent hors de nos cases», dénonce Doké Lucien, cordonnier du quartier. Le passage des engins destructeurs de la Communauté urbaine a laissé des familles sans abris.

«Nous sommes là, on ne sait où aller, on dort à la belle étoile, et voilà la rentrée scolaire arrivée. On ne sait pas comment on va faire pour inscrire les enfants à l’école», se lamente Odile Kamga. Nombreux sont ceux qui n’ont pas eu le temps de vider leurs domiciles ou boutiques. C’est le cas de ces boutiques qui faisaient dans la vente des pièces détachées. Ce mercredi, à l’approche de l’engin, une femme au nom de Carine Meuwou étant seule dans son désormais ancien domicile avec son bébé, a tellement paniqué qu’elle n’a eu le temps de prendre sa valise et quelques-uns de ses effets avant le passage de main mécanique du bulldozer.

© La Nouvelle Expression : Romeo Nana Ndidem

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