On est curieux de savoir quelle a été la réaction de Paul Biya, président national du RDPC à l’annonce du décès de Françoise Foning, militante et cadre de son parti. Quelle est l’attitude du parti de la flamme au moment où l’onde de choc traverse le Cameroun de parts en parts. Tant il est vrai que si on était à l’ouest du Cameroun dans la tradition grassfield, compte tenu de ses états de services politiques, elle ferait partie des 9 notables du chef parmi les plus incontournables. Depuis le  l’ouverture politique  des années 90, cette femme venue de nulle part, chanteuse dans les cabarets de la ville de Douala sous le pseudonyme de Dalida s’est faite une réputation politique qui a  traversé les frontières du Cameroun. 

Un militantisme  combattant …

Très tôt, elle  est allée aux chaudrons pour défendre le RDPC au moment ou personne n’osait revendiquer tout haut son appartenance au parti au pouvoir à Yaoundé. Douala, le ville la plus frondeuse du Cameroun avait basculé dans l’opposition on était en plein dans les villes mortes. A l’instar de John Fru Ndi, actuel leader du SDF, Jean Jacques Ekindi, président du MP, Par conviction ou par peur de représailles, plusieurs militants du RDPC avaient tronqués leur tenue du parti pour arborer celle d’un parti de l’opposition. Le pouvoir de Yaoundé a vacillé, la rue grondait, la jeunesse exprimait son « ras-le-bol » face au chômage endémique, la presse était aux abois. Le doigt accusateur a été pointé sur le parti-état. Le RDPC  honnis. Pour résister à la bourrasque et au péril de sa vie, une femme est descendue dans la rue : Françoise Foning.  

… teinté de griotisme.

Avec le recul du temps, Francois Foning, Gregoire Owona et Onana Marius sont ceux qu’il convient d’appeler les résistants du RDPC à Douala pendants les villes mortes. On les a vus sur tous les fronts pour défendre ce qui restait encore du parti dans le littoral. Rien à voir avec ces « militants des périodes électorales » qui arpentes les couloirs du RDPC pour défendre les « idéaux du parti » Foning est allée vers l’action. Elle  criait à hue et à dia rouler pour Paul Biya. On la reconnait à son célèbre « Avec vos maris il faut le soutenez » chaque fois lancé aux militantes du parti au cours des meetings. Il était alors difficile de distinguer le soutien au RDPC à celui de la personne de son chef Paul Biya. Elle en a d’ailleurs payé le prix lourd pendant les années de braises. Son domicile avait été incendié au quartier Bepanda par des jeunes pour punir sa témérité à défendre le « parti de tous leurs maux » et son président.  

Une grande perte pour le RDPC.

Elle était une femme politique au sens noble du terme. Le RDPC perd un pilier dont le vide sera difficile à combler. Au sein de son parti, que ce soit dans le civil, elle a gravi tous les échelons et occupé tous les postes. Présidente fondatrice du réseau des femmes parlementaires  du Cameroun (2002 -2007), Maire de la ville de Douala 5ème depuis 2002 (avec une population de plus d’un million d’habitants),Député à l’Assemblée Nationale du Cameroun pendant quatre mandats, Vice – Présidente du Groupe parlementaire RDPC à l’Assemblée Nationale 2002-2007, Membre titulaire de la Chambre de Commerce, d’industrie, des Mines et de l’Artisanat du Cameroun , Membre du Comité National de la création d’Entreprises au Cameroun, Membre du Comité National de régulation et de compétitivité, Présidente de la Section Industrielle de la Chambre de, Commerce du Cameroun depuis 2008,Membre du CERAC,  Commandeur de l’Ordre de la Valeur  (Mai 2010), maire de Douala 5eme au moment de sa mort.