Célestin Bedzigui : « Une double défaite infligée à certains cadres du Rdpc »
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Président du Pal, il se réjouit du verdict de la Cour suprême, le confirmant au poste de 1er adjoint au maire de la commune de Monatélé.

Le 29 septembre dernier, la chambre administrative de la Cour suprême a confirmé votre élection en tant que 1er adjoint au maire de l'exécutif municipal de Monatélé. C'est un grand coup que vous portez au Rdpc...
C'est un événement majeur dans la vie politique de notre pays. Il s'agit d'un feuilleton dont le terrain socio-politique était au cœur de ce que le parti au pouvoir a toujours présenté comme un de ses fiefs imprenables, Monatélé en particulier étant considéré comme un glacis Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Que nous ayons pu, a l'issue des opérations électorales de février dernier, y ramener ce parti à moins de 50% des voix, est une manière de démontrer aux yeux de l'opinion qu'un changement de configuration politique par les élections est possible.

Le plus significatif est la défaite judiciaire qui vient d'être infligée à ce parti par la plus haute instance juridictionnelle, la Cour Suprême de notre pays. Imaginez-vous que bien que n'ayant eu des scrutins dans la quarantaine (en pourcentage) dans le même ordre que le Parti de l’alliance libérale (Pal), 49% versus 40 %, le Rdpc multipliait de véritables facéties et des plaidoiries fantasmatiques pour s'arroger l'intégralité des sièges du conseil municipal bien qu'il en contrôle déjà 16 sur 25. C'est cette dissonance cognitive que le juge de la Cour suprême a refusé de cautionner en rejetant le recours du Rdpc.

C'est incontestablement une double défaite politique et judiciaire infligée à certains cadres du Rdpc qui utilisent ce parti aux seules fins de se prévaloir nanti d'une légitimité dont cette double défaite démontre le caractère mensonger. C'est surtout un signal fort aux populations et à la classe politique toute entière pour qu'elles comprennent que dans et par les institutions, tout est possible et faisable, preuve que la pratique d'une opposition buissonnière est un mauvais pari.

Sur quoi se fondait la partie requérante pour contester votre élection et quels étaient vos arguments devant le collège des juges ?
Le Rdpc voulait une modification des résultats de plusieurs bureaux de vote, résultats qui de leur point de vue, auraient favorisé l'entrée de « Célestin Bedzigui au conseil municipal ». Propos expressément utilisés par leur avocat, comme si je n'étais pas un citoyen jouissant de ses droits. J'ai fait savoir à la Cour suprême à ma prise de parole que je ne n'étais pas un homme de loi mais plutôt un homme de foi.

C'est cette foi qui fondait la confiance que je faisais à la justice de mon pays et que je n'avais aucun doute que ce jour, elle dira le droit et rendra justice aux populations de Monatélé qui avaient exprimé pour une fois leur volonté comme en témoignait le procès-verbal de la commission communale de supervision des élections. Je n'ai d'ailleurs pas hésité à signaler l'agitation entretenue par un groupe de pression et d'influence, dont un ministre parti de son bureau de la présidence qui se trouvait dans la salle et dont j'ai indiqué au tribunal la présence et le rôle de ‘‘Deus ex machina’’ (locution latine, signifiant « Dieu sorti de la machine », ndlr) dans cette affaire. Les plaidoiries de notre avocat, du président du Front des démocrates camerounais (Fdc) et d'Elecam étaient dans le même sens. Et la Cour a rendu justice.

Une autre bataille s'annonce principalement contre le Rdpc dans la Lekié en vue des élections régionales. Êtes-vous prêt ?
Nous nous préparons sérieusement. Il s'agit d'une élection particulière avec ses spécificités qui sont autant de difficultés que d'opportunités. Nous y allons sans complexe déterminés à ne pas réduire notre participation à de la figuration. Nous travaillons sur le projet que nous présenterons à nos confrères conseillers municipaux et maires dont nous entendons être les voix au conseil régional, puisque les candidats de nos concurrents ne sont que des bureaucrates sans aucune connexion ou connaissance des problèmes des collectivités locales décentralisées. Après tout, n'avons-nous pas déjà démontré que nous pouvons surprendre ???

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