Manoeuvres : Les schémas possibles
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Les contours que pourrait prendre une succession de gré à gré.

De manière plus concrète, explique sous anonymat un cadre du Mrc, les tractations en cours dans le sérail tourneraient principalement autour de l’instauration d’un poste de vice-président de la République nommé par le chef de l’Etat en poste. En cas de vacance du pouvoir, c’est ce dernier, soigneusement choisi au sein du cercle des fidèles de Paul Biya, qui lui succéderait.

Et selon la même source, le gouvernement devrait soumettre au Parlement un projet de loi portant modification de la Constitution pour les besoins de la cause, en marge de la session qui s’ouvre le 12 juin prochain au Sénat et à l’Assemblée nationale. Autre option tant redoutée par le Mrc qui assure d’ores-et-déjà qu’il se dressera « contre toute manipulation, même constitutionnelle, tendant à l’accession à la fonction suprême par des moyens autres qu’électifs », c’est l’anticipation éventuelle de l’élection présidentielle.

Dans cette hypothèse, le pouvoir prendrait de court une opposition réputée trop indolente, et qui n’est véritablement visible qu’en période électorale. S’agissant de la première option, Me Roland Dieuwou pense que l'histoire du pays regorge de nombreux précédents. « La désignation du premier président du Cameroun en mars 1960 de même que l'adoption de la première Constitution était un gré à gré entre l'ancienne puissance coloniale et les tenants du régime de l'époque ! Le peuple n'a eu rien à dire.

En 1982, un autre gré à gré est intervenu après un tripatouillage de la Constitution pour instaurer un dauphinat constitutionnel. Le peuple n'a eu rien à dire. Dans le contexte actuel d'une probable fin de règne d'une quarantaine d'années, une forte suspicion de gré à gré se dégage alors même que les règles de la démocratie des élections et de la gouvernance ratifiées par le Cameroun […] sont violées au quotidien ! », dénonce l’avocat.

Pour qui l’architecture du gré à gré tant redouté peut prendre plusieurs figures. « Les cas du Togo, du Gabon et du Zimbabwe peuvent les illustrer. Le cas du Togo est celui d'un coup de force avec habillage électoral en cas de vacance. Le cas du Gabon c'est un semblant de respect des mécanismes constitutionnels, suivi de l'organisation d'une élection présidentielle avec un système électoral verrouillé pour assurer la victoire du successeur désigné.

Enfin, le cas du Zimbabwe qui ressemble un peu à ce qui s'est passé entre Ahidjo et Biya ou Léon Mba et Bongo, c'est-à-dire, une modification de la Constitution qui instaure par exemple un poste de vice-président qui termine le mandat en cours en cas de vacance !

Puis une déclaration de vacance qui, de facto, fait du viceprésident nommé le nouveau président sans élection ! », suppute le cadre du Mrc.

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