Instrumentalisation du COVID-19 : Le crime de détresse
CAMEROUN :: POLITIQUE

CAMEROUN :: Instrumentalisation du COVID-19 : Le crime de détresse :: CAMEROON

Le chef de l’Etat met en garde contre toute entreprise tendant à tirer un quelconque profit de cette pandémie.

On pouvait s’y attendre. L’initiative lancée par le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et baptisée Survie-Cameroon-Survival Initiative (SCSI), jugée « illégale » par le gouvernement, ne pouvait recevoir l’onction du chef de l’Etat. Même sans expressément l’évoquer dans son message à la nation, le 19 mai 2020, à la veille de la fête de l’unité nationale, Paul Biya s’est montré distant par rapport à ce projet porté par Maurice Kamto, son challenger lors de la présidentielle d’octobre 2018 ; lequel est devenu plus virulent depuis sa défaite proclamée par le Conseil constitutionnel à cette joute électorale.

« Dans le combat qui est le nôtre aujourd’hui, le gouvernement s’emploiera à poursuivre la lutte contre toute instrumentalisation ou exploitation politique, économique ou sociale de cette tragédie », prévient le président de la République.

Une sortie qui ne surprend pas, au regard des déboires des responsables de SCSI sur le terrain de la distribution des matériels de lutte contre le COVID-19. Surtout que Paul Biya oriente toutes les âmes généreuses vers le « Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus » qu’il a mis en place. En tout cas, prescrit-il, le combat contre ce monstre invisible doit se faire « dans le cadre fixé par le gouvernement et dans le respect des lois et règlements de la République ».

On n’oublie pas aussi cette polémique née de la distribution du « don spécial » de Paul Biya dans le département du Noun. Il y a quelques jours, les maires issus des rangs de l’Union démocratique du Cameroun (Udc), par la voix de leur porte-parole, Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya, ont repoussé l’offre en indiquant dans une correspondance adressée à Paul Biya qu’après deux mois de lutte contre la pandémie, les besoins des populations de cette unité administrative « se trouvent au-delà du stade des savons, masques, gants, seaux, bidons lave-mains ». Une impertinence qui n’a pas été appréciée dans les cercles du pouvoir. Les acteurs politiques pourront-ils accorder leurs violons, le temps d’anéantir ce virus ? Rien n’est moins sûr.

Dans son adresse à la nation, Paul Biya n’exclut pas non plus de son viseur une catégorie d’acteurs socio-économiques qui ont entrepris, ces derniers temps, de se faire du beurre sur les souffrances des patients testés positifs au COVID-19. On évoque, pour le regretter, ces établissements sanitaires privés où les promoteurs se livrent à une surenchère de l’offre de service sous le prétexte de guérir le coronavirus.

Le cas de la « polyclinique Marie O » à Douala, scellée le 15 mai, est sans doute révélateur de cet état d’esprit. Il en est de même de certains hôpitaux publics qui n’ont pas hésité à amaigrir la bourse des malades, alors que le principe est celui de la gratuité des soins. Parallèlement, les commerçants qui ont organisé la flambée des prix de quelques denrées alimentaires de grande consommation n’ont qu’à bien se tenir.

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo