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© Cameroon Tribune : BADJANG ba NKEN
- 23 Apr 2020 10:43:00
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CAMEROUN :: Appliquer les lois sans concession :: CAMEROON
Les tragiques évènements survenus en février dernier à Ngarbuh dans la région du Nord-Ouest ont durablement marqué les esprits. Ils se sont incrustés dans la mémoire collective, en raison de l’émoi suscité par des images insoutenables de violences charriées à l’occasion. Des habitations consumées avec leur contenu représentant le fruit d’efforts et de sacrifices généreusement consentis jour après jour ; mais davantage encore des vies humaines brutalement arrachées à l’affection des leurs.
Le décor en soi était déjà suffisamment épouvantable, bouleversant. Tant on découvrait une nouvelle plaie béante au cœur d’une nation considérablement éprouvée par d’intermittentes atrocités ces dernières années dans certaines parties du territoire national. Et voici que les conclusions du rapport de la commission d’enquête mixte, instruite par le chef de l’Etat suite à ces événements, viennent mettre en lumière de graves dysfonctionnements et autres manquements dans le déroulement d’une mission de reconnaissance comme tant d’autres sur le terrain. Ici, la responsabilité des éléments des forces de défense qui ont mené une opération dans la nuit du 13 au 14 février 2020 à Ngarbuh est accablante. Triste constat. Les défaillances relevées allant de la violation des consignes à la négligence, en passant par la destruction volontaire des biens et un travestissement intéressé des faits.
Toutes choses qui ont, sans conteste, écorné la réputation de l’armée camerounaise pourtant connue et saluée, y compris en dehors des frontières nationales, pour son professionnalisme et l’attachement de ses hommes au sens de l’honneur. Comment des militaires investis de la confiance du haut commandement ont-ils pu se laisser aller à de si grossiers égarements, s’écartant de leur mission fondamentale et intangible qui est la protection des populations et leurs biens ? Et ce, quelles que soient les difficultés du terrain. Dans tous les cas, les bavures consécutives à l’opération de Ngarbuh interrogent la démarche inappropriée des soldats incriminés ce jour-là. Et laissent perplexes les observateurs qui connaissent et apprécient le soin particulier que met le haut commandement ces dernières années à tisser et à consolider au quotidien le lien armée-nation, gage de réussite au profit de tous.
Les éléments des forces de défense engagés dans les événements de Ngarbuh qui ont cru pouvoir se donner des libertés avec les principes et règlements cardinaux du corps d’élite auquel ils appartiennent devront répondre de leurs actes répréhensibles devant les instances compétentes. Dans le respect de la loi républicaine et de l’Etat de droit qui caractérise notre pays. C’est du reste le sens des mesures d’ores et déjà prescrites par le président de la République, notamment l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre l’officier supérieur, commandant du 52e Bataillon d’infanterie motorisée (BIM), la mise aux arrêts et l’ouverture d’une procédure judiciaire contre tous ceux qui sont impliqués dans l’équipée meurtrière de Ngarbuh. La preuve, s’il en fallait, que nul n’est au-dessus de la loi.
Il convient par ailleurs de relever et de saluer la volonté de transparence du président Paul Biya dans la gestion de cette malheureuse affaire. En effet, faisant volontairement entorse aux règles classiques de conduite des enquêtes en rapport avec la « grande muette » sous toutes les latitudes, le chef des armées a bien voulu ouvrir la commission sur le drame de Ngarbuh à quelques personnalités civiles. Afin que les uns et les autres contribuent à la manifestation de la vérité. Ce qui traduit à l’évidence l’attachement de l’humaniste qu’il est à la protection des droits de l’Homme. « Une cause noble et sérieuse » à ses yeux .
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