Nord Ouest : Elections partielles peu populaires
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La reprise du scrutin dans dix circonscriptions de cette région en crise n’a pas attiré plus d’électeurs.

Des rues presque désertes, passage régulier d’engins militaires, quelques fidèles qui se rendent à l’office religieux du dimanche, tel est le visage que présentait Bamenda, hier dimanche 22 mars 2020. C’est dans un contexte de ville morte décrété par les Ambazoniens que le scrutin partiel pour les législatives et les municipales a eu lieu dans la région anglophone du Nord Ouest.

Malgré un fort déploiement sécuritaire dans les 10 circonscriptions où le Conseil constitutionnel a invalidé les élections du 9 février dernier, les séparatistes ont appelé la population, une fois de plus, à observer une ville morte et surtout à boycotter le scrutin, faute de quoi elle encourt des représailles.

Vers 10h, accompagné du Gouverneur de la Région du Nord Ouest, le Ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji a voté au centre de vote de la Délégation régionale de l’Eau et de l’Energie, situé à côté du 6ème secteur militaire. Après avoir mis le bulletin dans l’urne, il a relevé un engouement populaire qui a permis à Elecam de bien faire son travail. « Les urnes vont parler », a-t-il indiqué.

Vers 15h, des tirs isolés ont été entendus dans certains quartiers de la ville de Bamenda, à l’instar de Food Market. Selon les officiels, il s’agit des secteurs où il n’y avait pas élection. A Mbengwi, des détonations destinées à empêcher le vote du cortège de Rose Mbah Acha, Ministre déléguée à la présidence chargée du contrôle supérieur de l’Etat, ont été entendues. Sans produire l’effet attendu.

En dehors de quelques peureux qui ont fermé avant le temps légal, les centres de vote, dont le nombre a été augmenté, ont fonctionné sans heurts jusqu’à la fermeture, à 18h. Les membres du gouvernement, originaires de la région, ont pu voter, dans la sérénité.

Même si l’affluence n’était pas au rendez-vous. A l’école publique bilingue d’Old Town, où certains apparatchiks ont voté, seuls 15 inscrits sur 385 avaient exercé leur devoir civique, à la clôture du scrutin. Quitte ou double Ce scrutin représente néanmoins une chance pour le Sdf, qui a introduit l’essentiel des recours, de grappiller quelques nouveaux sièges et peut-être reconstituer un groupe parlementaire qui pourrait, à défaut d’animer la vie parlementaire, créer de temps en temps de petits blocages. Seuls 13 sièges de députés sur les 180 de l’hémicycle étaient en jeu ce dimanche.

Le Rdpc, parti au pouvoir, dispose déjà d’une majorité obèse de 139 députés, ce qui lui donne des coudées franches pour travailler sans l’opposition le cas échéant. Sur le plan sécuritaire, si l’on excepte l’attaque du cortège de Me Mbah Ndam, ancien viceprésident de l’Assemblée nationale issu des rangs du Sdf, la veille du scrutin, la campagne a été plutôt calme.

Les cas de kidnapping de candidats et les désistements forcés n’ont pas été enregistrés. Même si dans les rangs du Sdf, principal favori, des candidats confessent avoir limité au maximum les descentes sur le terrain. Dans ce contexte, ils n’ont pas honte de dire qu’ils ont fait campagne par téléphone ou sur les réseaux sociaux. Comme les observateurs électoraux et les apparatchiks du Rdpc, dont beaucoup craignaient pour leur sécurité.

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