Plus d’« Ambaboys » à Babungo
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Le chef traditionnel de cette contrée annonce une guerre ouverte contre les miliciens sécessionnistes, suite à des exactions sur ses populations.

Entre les « Ambazoniens » et le chef supérieur Babungo, chef supérieur du groupement de même nom dans l’arrondissement de Babessi, département du Ngoketunjia dans le Nord-Ouest anglophone, la guerre est désormais ouverte. Telle est la quintessence d’une vidéo non datée mais authentique qui circule depuis quelques jours. Torse nu, une lance guerrière dans la main droite, Fon Ndofoa Zofua III, le 15èmede la dynastie des Vungo au trône depuis 1999, écoute attentivement les plaintes de ses populations sur la véranda de son palais.

Rassemblées aux angles de la cour royale, elles ont presque toutes les bras croisés sur le ventre. Puis il prend la parole, en langue locale. Son propos est entrecoupé d’applaudissements. Selon un originaire du village, qui résume pour nous le discours du chef, l’euphorie qui s’est emparée quelques minutes de la foule, estimée à moins d’une centaine de personnes, vient de ce qu’il a annoncé qu’« il ne tolérera plus les Ambaboys sur son territoire ».

« Trop c’est trop », lâche-t-il d’ailleurs en pidgin english. La pomme de discorde, c’est dit-on « les souffrances infligées à ses populations par des gens qui méprisent leurs traditions». Le portail des camerounais de Belgique (@camer.be). Des villageois plaintifs ont témoigné, suscitant la pitié dans la masse et apeurant d’autres. Malgré la détermination du chef, qui compte mobiliser jusqu’aux ressources ancestrales pour son combat, sa sortie fait sourire les observateurs de la crise anglophone. « S’il suffisait de cela pour mettre fin à la crise, il y a longtemps qu’on n’y serait plus. Souvenez-vous de l’assassinat en plein jour du Chef Esoh Itoh (dans le Sud-Ouest, ndlr) qu’on créditait de son vivant du pouvoir de disparaître et de réapparaître à d’autres endroits de la terre.

Ces gars sont très dangereux. Pour un groupement qui comptait plus de 10 000 âmes avant la crise, regardez le nombre de personnes venues suivre le chef », relativise un confrère. Qui rappelle que c’est grâce au secours des forces armées que certains dignitaires traditionnels mettent encore le pied dans leurs villages. De nombreux leaders locaux, par leur apparentement au Rdpc, le parti au pouvoir, ont suscité le rejet d’une bonne frange de leurs sujets. Dans le contexte particulier du Ngoketunjia, situé à moins de 100km de Bamenda, les miliciens sécessionnistes y sont féroces. Les personnes enlevées sont libérées contre de fortes rançons et d’autres sont maintenues captives pour éviter l’attaque des forces régulières, qui pourraient massacrer également ces innocents. Ndop est quasiment coupé du chef-lieu de région et les Ambaboys y tiennent des contrôles réguliers.

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