« Depuis un an, ma femme n’assume plus ses obligations conjugales. Elle voyage tout le temps, elle fait des choses sans mon avis. Notre maison est remplie de malades qui viennent chez elle et moi je suis abandonné ». Il s’agit là de l’épineux problème qui a secoué le couple Dounkeng pendant huit ans de mariage. L’époux Hervé Dounkeng explique au Tribunal que le 12 juin dernier, pour avoir essayé plus d’une fois de ramener sa compagne, Robertine Dounkeng à l’ordre, cette dernière a préféré demander le divorce. Elle se justifie : « Je suis exorciste. Je viens de la région de l’Ouest. Là-bas j’ai hérité du don d’être guérisseur. Comme moi j’ai fui la tradition, j’ai décidé de me réfugier à l’église. Je préfère ma vocation à mon mari ».

La foule n’a pas pu se contenir face au motif du divorce évoqué par cette dernière. Même le président du tribunal, curieux de cette déclaration lui demande : « de quelle obédience religieuse êtes-vous ? » Elle répond : « Je suis catholique romaine ». Les murmures s’intensifient et le juge pose à nouveau la question à la dame : « est-ce qu’à l’église catholique c’est tout le monde qui pratique l’exorcisme ? Le portail des camerounais de Belgique. Est-ce qu’on vous a même enseigné sur la vie conjugale ? » La dame fait savoir qu’elle ne savait pas qu’elle devait gérer une panoplie d’obligations. Et elle n’en peut plus. Elle ajoute d’ailleurs que son mari Hervé Dounkeng était un de ses anciens patients.

« Il avait une blessure avec laquelle il a fait le tour du Cameroun sans suite. Je l’ai traité, l’amour est né entre nous ». Durant leur vie de couple, ils ont eu deux enfants. L’époux n’a aucune opposition à ce que la garde des enfants revienne à la dame. C’est dans cette mouvance de stupéfaction que le délibéré a été annoncé pour le mois de juillet prochain.