NOMINATIONS DES DG : Le cas Soumbou Angoula
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A 36 ans, ce magistrat dont la nomination au poste de directeur général de l’Enam fait des vagues devient le plus jeune patron de l’histoire de cette institution.

Les réseaux sociaux se sont enflammés dès la lecture du décret présidentiel le nommant au poste de directeur général (Dg) de la très convoitée Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), vendredi dernier au poste national de la Crtv. Très peu d’internautes se sont attardés sur le fait qu’avec son arrivée à la tête de cette institution de souveraineté à seulement 36 ans, on était là dans un début de concrétisation de la promesse récente du président de la République, Paul Biya, d’associer plus de jeunes à la prise de décisions.

L’immense majorité a préféré faire une fixation sur son patronyme : Soumbou Angoula. Un nom qui ronfle et rappelle le tout puissant chef supérieur des Yezoum, l’un des clans les plus en vue dans la Haute Sanaga (région du Centre), Joseph Soumbou Angoula. Estimé et craint de tous (ou presque), ce gardien de la tradition est l’un des rares sinon le seul au Cameroun que Paul Biya salue avec révérence. Il jouirait même d’une grande influence auprès du chef de l’Etat.

Et du coup, on le soupçonne d'avoir facilité la nomination de ce proche dont certains n'ont pas tardé à affirmer qu’il était le père. A la vérité, précise l’homme politique Célestin Bedzigui, Bertrand Pierre Soumbou Angoula est le fils d’un gardien des prisons aujourd’hui décédé nommé François Tina Biyo’o. « Il porte le nom Soumbou Angoula parce que son père le lui a donné par déférence traditionnelle au chef supérieur Yezoum. L'info claire et nette. Sa nomination ne doit donc pas être frappée du soupçon de l’ignominie du népotisme », poursuit-il. Il reste que le piston a dû être actionné. Titulaire d’une maîtrise en droit et sorti de l’Enam il y a seulement deux ans (2016), ce magistrat des comptes de 1er degré a, avant son admission dans cette prestigieuse école, été cadre contractuel au ministère des Finances.

Magie

Ses détracteurs estiment qu’il a brûlé les étapes au motif qu’au plan professionnel, il n’aura été qu’auditeur stagiaire puis cadre à la chambre des comptes de la Cour suprême. Ironie du sort, il remplace au poste de Dg de l’Enam Linus Toussaint Mendjana qui qui l’aura formé entre 2014 et 2016, et qui était en poste depuis 2012. Il aura pour adjoint M. Harouna. Bertrand Pierre Soumbou Angoula devient ainsi le plus jeune Dg de l’histoire de l’Enam. A priori, il est le premier, dans sa tranche d’âge, à bénéficier de l’engagement pris par le chef de l’Etat dans son discours d’investiture d’associer plus de jeunes à la prise de décisions. La polémique qui enfle autour de sa nomination porte moins sur sa capacité à pouvoir gérer efficacement cette grande école qui a formé l’essentiel de l’élite politico-administrative du pays – il a d’ailleurs dit au micro de la Crtv télé qu’il souhaitait que les aînés acceptent de l’accompagner dans l’accomplissement de cette tâche - que sur sa filiation. Quoiqu’on dise, il ne vient pas de nulle part.

Outre le fait qu'il fréquente assidûment Sa majesté Soumbou Angoula, il est (quand même !) neveu de l’ancien secrétaire d’Etat au Budget François de Sales Biyo’o Olinga, mort en mai 2014. La crainte de ceux qui attaquent la promotion de ce jeune est que Paul Biya n’ait pas véritablement changé de disque et que ceux de la jeune génération à qui il va confier progressivement des responsabilités à un certain niveau de l’Etat soient tous des « enfants bien nés », qui brûlent les étapes professionnelles par la magie du piston.

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