La nouvelle est tombée comme un couperet. Le Cameroun n’organisera pas la phase finale de la CAN 2019. La toile s’est embrasée. Et le Cameroun bouillonne.

Une opportunité manquée

Et pourtant, c’était l’une des grandes opportunités du nouveau septième septennat du renouveau. Au sujet de l’organisation de la Coupe Africaine des Nation attribuée au Cameroun depuis 2014, le président l’a martelé dans une phrase devenue célèbre « Le Cameroun sera prêt le jour dit ». Et tout le landerneau politique l’a repris à cœur joie « nous aurons notre CAN » Apres la déculottée de 1972, il fallait laver l’affront et redorer le blason perdu du Cameroun depuis 45 ans. Dans élan « patriotique » qui cachait mal une démagogie et un manque de réalisme, on s’est engagé. Le secteur privé s’est lancé. Plusieurs hôtels ont surgi de la terre à Douala, Yaoundé, Bafoussam, Garoua et Limbe. Apres tout, le Cameroun est la référence du football en Afrique, il devait ouvrir la compétition de la CAN moderne. Recevoir 24 pays au lieu de 16.

L’inertie comme mode d’emploi

Et puis, les prédateurs de tout genre et de tous les genres sont entrés dans la danse. Inerties et improvisations se sont succédé, dans la réalisation des travaux de la CAN. Dans l’exécution et la réalisation des travaux, clientélisme, et corruption se sont mêlés. Et puis surtout comme l’affirme Jean Michel Nintcheu, député à l’assemblée nationale « Le démarrage effectif des travaux a été dicté par l'appât du gain rapide et facile. Les différentes mafias tapies dans l'ombre ont compris que la rapine ne pouvait être mieux déployée qu'à travers une stratégie bien huilée de retard entretenu qui visait à aboutir aux différentes procédures d'urgence avec ce que cela comporte comme rétro-commissions et réduction du nombre de signataires du fait de la simplification des formalités administratives de déblocage de fonds ».

La CAF dans les eaux troubles.

Jusqu’au moment ou, las d’attendre des avancées significatives des travaux et l’assurance de la tenue d’une CAN selon les règles de l’art, la décision de la Confédération Africaine de Football est tombée, a travers une lettre à son excellence Mr Paul Biya, président de la République du Cameroun « c’est avec un respect que je m’adresse a vous en ce moment ou le comité exécutif de la CAF réuni en session extraordinaire à Accra le 30 novembre 2018, vient de décider de différer l’organisation par le Cameroun de le Coupe Africaine des Nations 2019 »

Il faut payer la note

Du coup, le Cameroun tout entier a été piqué au vif, la toile envahie. Partagé entre la modération « Je suis presque sûr que c'est pour éviter une humiliation à grande échelle qu'il a choisi de venir dire avec ses mots au Chef de l'État, la réalité d'un processus presque irréversible » L’optimisme « Il faut achever sereinement les chantiers de réhabilitation et de construction des infrastructures dans des proportions éthiques, loin des folies dépensières sous le prétexte de l'urgence » Et la rancœur « Les autorités camerounaises et plus précisément la président de la République doit tirer les leçons qui s'imposent et profiter pour mettre un terme aux activités de tous ces voyous qui se recrutent dans son entourage au sein duquel se trouve toutefois, des hommes et femmes de valeur qui croient en ce pays »