Cameroun: Échec scolaire: Dans la tête des recalés
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Des semaines après les résultats aux différents examens officiels, les candidats déchus ont du mal à remonter la pente.

Tout le monde n’ira pas au ciel ». Voilà une métaphore habituellement employée par les enseignants pour dire à leurs apprenants que tous n’auront pas le succès au terme de l’année scolaire. Une dure réalité que les candidats malheureux aux examens officiels session 2017-2018, expérimentent depuis plusieurs semaines.

Entre déception, dépression et moqueries des proches et des amis, ces derniers ont du mal à redonner du sens à leur vie. « Quand j’ai su que j’ai échoué, je me suis effondré. Les jours qui suivaient, je ne voulais parler à personne. Même au simple bonjour, je ne répondais pas », confesse Maelle, candidate malheureuse au baccalauréat général série D. « Je ne m’amuse plus, je ne sors plus. J’ai l’impression que les gens dans la rue, se moquent de moi quand je passe. J’ai honte », ajoute Maelle, esseulée derrière le comptoir de sa maman dimanche, 05 août dernier au lieu-dit Carrefour Biyem-Assi.

Suicide

La pilule est aussi difficile à avaler pour Dominique Ongolo, recalée au baccalauréat général (A4 allemand). L’adolescente de 17 ans est cloîtrée au domicile de ses parents au quartier Odza depuis des semaines. Après insistance, elle accepte finalement de se livrer. « J’ai été très surprise par mon échec ; tellement j’étais sûre de mes capacités. Ceci d’autant plus que j’étais toujours parmi les trois premiers durant l’année scolaire », confie-t-elle d’un ton un peu colérique. Lydie recalée au probatoire D, lundi 06 août dernier au quartier Etoug-Ebé, elle, a le regard fuyant à la simple écoute de la voix de son père. Selon la jeune élève du Lycée de Biyem-Assi, depuis son échec, ce dernier n’aurait pas arrêté de lui adresser des paroles choquantes. Pourtant elle est à son tout premier échec. « J’ai étudié mes leçons normalement pendant toute l’année. Mais lorsque mon papa est rentré le soir des résultats, il m’a déstabilisée en disant que je n’étudiais pas. Que je passais mon temps dehors à chercher les hommes, que j’étais nul etc. », a-t-elle expliquée.

Pour les esprits fragiles, ils ne sont pas loin de toucher le fond. Certains recourent même au suicide comme seule porte de sortie de ce tourment. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à une autre candidate malheureuse (le 25 juillet dernier ndlr) au quartier New-Bell à Douala. En effet, cette dernière dont la famille a requis l’anonymat se serait donné la mort suite à son échec au baccalauréat, en ingurgitant une grande quantité d’eau de javel et en se coupant une veine. Seule une lettre où on a pu lire « J’ai servi le seigneur en toute confiance et de manière aveugle. Mais il ne m’a pas écoutée. Je préfère me retirer de cette vie que de souffrir et recevoir tant de moquerie. Dieu est vraiment injuste », témoigne de l’ampleur du chagrin ressenti par l’adolescente

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