Nouvel an : Les neuf exigences du SDF
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John Fru Ndi, les a exprimées hier dans une adresse aux Camerounais.

Dans sa posture de leader du premier parti de l’opposition camerounaise, John Fru Ndi a délivré hier, 14 janvier 2016, depuis sa résidence privée au quartier Ntarinkon à Bamenda, un message à ses compatriotes. Une sorte d’analyse-critique, comme il en a l’habitude, pour traduire la déception du Social Democratic Front (Sdf), quant à la conduite des politiques publiques au Cameroun.

Face à une trentaine d’hommes et femmes de média, arrivés à Ntarinkon en début d’après-midi, John Fru Ndi, entouré de quelques-uns de ses collaborateurs, membres du Comité exécutif national (Nec), instance dirigeante au Sdf, a davantage mis l’accent sur des changements pouvant poser les bases d’une véritable démocratie au Cameroun. « Pendant vingt-six ans, ensemble, nous avons lutté pour l’avènement d’un Cameroun nouveau et meilleur. Mais cet important laps de temps ne peut pas nous faire oublier que pendant trente-trois ans, notre cher pays a croupi sous le règne d’une dictature dirigée par un groupe de dirigeants malhonnêtes et corrompus », a-t-il introduit.

Mandat présidentiel

Avant d’énumérer neuf conditions, peut-on lire entre les lignes, que pose le Sdf : la mise en place du Conseil constitutionnel prévu depuis vingt ans par la Constitution pour la contribution qu’il peut apporter à l’évolution de notre démocratie, un code électoral consensuel, une Commission électorale indépendante et un calendrier électoral constituant les conditions minimales pour des élections libres, pluralistes, transparentes et démocratiques, une biométrie complète, de l’inscription sur les listes électorales jusqu’à la proclamation des résultats, la limitation du mandat présidentiel à deux, l’introduction du bulletin de vote unique, seul moyen de lutter contre l’achat des consciences lors des scrutins, la révision de la loi régissant l’audiovisuel en vue d’accorder des subventions à tous les organes médiatiques et pas seulement à la Crtv, l’application effective de la convention collective et des lois sur l’autorégulation qui sont les garants d’un paysage médiatique libre et indépendant, l’application effective de l’article 66 de la constitution sur la déclaration des biens et avoirs pour les détenteurs des charges publiques, l’adoption d’une loi sur la double nationalité.

A ces exigences, John Fru Ndi fait le constat selon lequel  la dernière baisse du prix du carburant à la pompe, de 20 ou 25 Fcfa, décidée par le président de la République, Paul Biya, est insignifiante. Puisque, selon le Chairman du Sdf, cette réduction devait atteindre 60%, comparativement à la chute  drastique du « cours du brut de près de 60% depuis le mois de mars 2015 ». Ce dernier ne manque pas de relever que c’est « une insupportable insulte pour les Camerounais, puisque les prix du carburant continueront d’être toujours plus élevés au Cameroun qu’ailleurs en Afrique et dans le monde, en dépit du fait que le Cameroun est aussi un pays producteur de pétrole ». Il a également abordé des segments de la vie sociale. Tout en insistant sur la guerre menée contre Boko Haram à l’Extrême-Nord, l’insécurité à l’Est et le grand banditisme dans l’arrière-pays. « Nous devons, a-t-il ajouté, réfléchir sur les causes fondamentales et lointaines de cet état de choses. Pendant des décennies, nous avons assisté à un développement discriminatoire et déséquilibré de notre territoire national. Alors que certaines régions du pays nagent dans le luxe et l’opulence, d’autres vivent dans la pauvreté la plus abjecte ».

La lutte contre la précarité, le Sdf envisage de « l’aborder à travers des politiques agricoles proactives et progressives qui s’attaqueront à certains des obstacles identifiés qui entravent le développement de l’agriculture au Cameroun ». Il cite : la déforestation, l’érosion des sols par les eaux et par le vent, l’exploitation anarchique de nos ressources naturelles (forêts, pêche, élevage), l’implication insuffisante des populations locales dans les prises de décision, la législation et l’application insuffisantes de la loi, la corruption endémique, l’inefficacité et l’inertie institutionnalisée.

De même, John Fru Ndi demande aux Camerounais « de déloger tous les postes de péage implantés dans les secteurs délabrés de nos infrastructures routières et appelle tous les usagers de la route à la désobéissance civile quant au paiement des frais de péage jusqu’à ce que les routes soient convenablement entretenues ». Parce que, justifie-t-il,  le Cameroun n’a pas de route en ce moment.

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