Cameroun :: Crise à la mairie de Yaoundé VI : Bien comprendre pourquoi Tsimi Evouna a perdu un duel honteux pour la République
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Cameroun :: Crise à la mairie de Yaoundé VI : Bien comprendre pourquoi Tsimi Evouna a perdu un duel honteux pour la République :: CAMEROON

Après avoir tenté d’imposer pour tous les moyens, Esther Effa à la tête de l’exécutif municipal de cette commune, le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé (Cuy), et surtout trésorier du Rdpc, a davantage informé de son ignorance criarde des textes de son parti politique.

A quelques microns près, l’Etat du Cameroun aurait démontré son insubordination au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir. Décédé le 10 janvier 2017 en France, le processus électoral pour le remplacement de Paul Martin Lolo, comme maire de Yaoundé VI, avait fait l’objet de plusieurs tractations pour le moins démocratiques, pour un Rdpc « démocratique » en sa troisième initiale.

Un militant du Rdpc, qui a requis l’anonymat, mais qui aux dires de tous, a une bonne maitrise des textes de sa formation politique, accable Tsimi Evouna. Pour l’exégète des textes régissant le Rdpc, Tsimi Evouna n’a aucune qualité pour servir une demande d’explication à un président de section. « Or, Yoki Onana est président de la section Rdpc de Yaoundé VI, et est donc supérieur au trésorier du parti qu’est Tsimi Evouna. Et même si Tsimi Evouna est délégué permanent pour le Mfoundi, cela ne fait pas de lui le chef d’un président de section. Les délégués permanents n’étant que des facilitateurs », argue ce militant du parti de Paul Biya.

Et de poursuivre que le trésorier du Rdpc n’a pas pouvoir de sanctions. « Les textes du Rdpc en leur Article 31, prévoient et organisent les sanctions. Elles peuvent être infligées par l’organe utilisateur du militant incriminé. Maintenant, Yoki Onana est président de section. A ce niveau, les textes prévoient que c’est le Conseil de discipline trivialement appelé Commission Musonge qui, est habilité à le sanctionner ». Et notre interlocuteur de renchérir que Yoki Onana, en plus d’être président de section, est aussi membre du Bureau national jeune du Rdpc. Toute chose qui selon lui, ne donne aucune prérogative de commandement à Tsimi Evouna sur Yoki Onana, brillamment élu (27 voix) maire de Yaoundé VI le 23 juin 2017, face à Esther Effa (12 voix), la protégée à tout prix et à tous les prix, du délégué du gouvernement auprès de la Cuy.

Indiscipline notoire et caractérisée de la part de Yoki Onana ?

Interrogé par Camer.be sur ce volet, notre interlocuteur est sans états d’âme : « A ce niveau comme partout ailleurs, Monsieur Tsimi Evouna étale encore malheureusement, son ignorance des textes du Rdpc. Son interprétation ici, est erronée : nous avons trois textes de base du parti sur ce sujet. Le 1er, Article 58 : le parti peut investir tout comme il peut requérir des élections », tranche-t-il. Et de nous renseigner qu’à côté de ces dispositions générales et statuts du Rdpc (avec leur caractère impersonnel, ne visant personne), il y a la circulaire du secrétaire général du Comité central (Cc) du Rdpc qui stipule que « Tout conseiller municipal est un potentiel maire, et peut librement se porter candidat au poste de maire ».

Bien plus, précise-t-il, les personnalités ressources du Cc, ne sont que des facilitateurs. « Ils ont pour rôle de rechercher le consensus au cas où ce dernier n’est pas obtenu. Et au-delà de ce règlement du parti, c’est la Loi de la République qui prime : un préfet n’est pas astreint aux concertations d’un parti politique. Le rôle du préfet est d’appliquer la Loi, puisque c’est lui qui convoque le conseil municipal,

organise l’élection du maire et de ses adjoints, et en proclame les résultats ». Et notre consultant d’ajouter que Paul Biya le président national du Rdpc attache du prix à ce que les conseillers municipaux votent librement leurs maires et leurs adjoints. « C’est en se fondant sur cette circulaire du Sg du Cc que Yoki Onana s’est porté candidat au poste de maire de Yaoundé VI », a-t-il poursuivi.

Avec donc la validation de l’élection de Yoki Onana par René Emmanuel Sadi le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, et son installation vendredi prochain comme nouveau maire de Yaoundé VI, c’est la fin d’un honteux feuilleton, insulte à la démocratie où pour une fois, la base a refusé de subir le diktat du sommet du Rdpc. Début d’une révolte consécutive à un ras-le-bol ?

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