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© Le Jour : Adolarc Lamissia
- 18 Apr 2017 13:46:52
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CAMEROUN :: Délestage : Le Grand-Nord dans le noir :: CAMEROON
Les populations vivent depuis quelques mois sans courant électrique. Les responsables d’Eneo évoquent l’assèchement du lac de Lagdo.
Depuis le mois de novembre 2016, les régions septentrionales du Cameroun vivent le calvaire. Et pour cause, le courant électrique leur joue des infidélités. Depuis lors, les délestages font partie de leur quotidien. A longueur des journées, la population vit au rythme des délestages. Les populations sont sevrées du courant à partir de 6h du matin.
Celui-ci est rétabli à partir de 23h. Ces coupures concernent la majorité des quartiers. Seules les résidences des autorités administratives et les camps militaires sont épargnés par Eneo. Les hôpitaux et les prisons n’échappent pas aux délestages. Les entreprises telles que la Semry, la Sodecoton, et la Cicam elles aussi connaissent des coupures du courant. Commerçants et autres utilisateurs de l’energie électrique payent le lourd tribu du délestage.
À Ngaoundéré, les activités économiques tournent au ralenti. Certains propriétaires des ateliers de couture ont diminué leur journée de service faute de courant. « Dans notre secteur, on coupe le courant électrique trois fois par semaine. Notamment, mardi, samedi et dimanche. Ces jours-là, de 6h jusqu’à 23h, nous sommes dans le noir », confie Bello, tailleur au petit marché de Ngaoundéré. Mado, tenancière d’une poissonnerie n’a eu d’autre choix que d’écouler sa marchandise à vil prix pour éviter d’enregistrer des pertes. Deux de ses congélateurs sont tombés en panne à la suite d’une rupture brusque du courant.
Suite à ces incidents, elle a été contrainte de mettre quatre de ses employés au chômage. Le manque à gagner se chiffre à plusieurs dizaines de millions de francs dans la filière poisson selon les commerçants du secteur. « Au mois de mars nous avons perdu 25.000.000 FCfa de produits. Nous supportons toutes ces pertes. Malheureusement, ces coupures sont presque quotidiennes et elles durent toute la journée », regrette Yaya Sadjo, un gérant de poissonnerie. Idem dans les scieries de la ville de Ngaoundéré. Chaque mois, des cours circuits et des incendies sont enregistrés dans les dépôts de planches et des scieries.
Les industriels ne sont pas en reste. À Maiscam, les pertes s’évaluent en termes de centaine de millions de francs selon les dirigeants de l’entreprise. L’usine, précise la hiérarchie, tourne au ralenti. « Nous tournons à 15 % de nos capacités. Les employés ne font rien et on n’arrive pas à respecter nos engagements », confie un dirigeant de l’entreprise. Cette industrie de l’agro-alimentaire est presque à l’arrêt. Les petits ménages et les étudiants de l’université de Ngaoundéré subissent aussi les affres du délestage.
Dans le village universitaire, le courant électrique est disponible quatre jours sur sept seulement. Les coupures quotidiennes de l’électricité empêchent aux cop’s de Dang de se concentrer sur les études.Pour contourner ces multiples délestages, la population se ruent vers d’autres sources d’alimentation en énergie en témoigne le recours aux générateurs.
Dans communiqué de presse laconique, Bassoro Hayatou, le directeur régional d’Eneo pour les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord informait la clientèle du calendrier des délestages. Dans ce document, Eneo annonce des coupures de courant allant de 06 h du matin à 22 h. Selon Eneo, ces coupures du courant font suite à l’assèchement du barrage hydroélectrique de Lagdo.
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