Agriculture : Un salon du machinisme agricole sans machines
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Le palais des congrès de Yaoundé accueille depuis le 15 décembre la première édition du Salon internationale du machinisme agricole (Simac 2015). Ce mercredi 16 décembre est prévu la cérémonie d’ouverture officielle en présence du premier ministre Philémon Yang et du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Henri Eyebe Ayissi. Sur l’esplanade du palais des congrès, une grosse banderole annonce la tenue de cet événement organisé par la Chambre d’agriculture, des pêches de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef). Des rangs sont formés devant les guichets. Des tickets sont mis en vente au prix de 500 F Cfa pour les adultes et 200 F Cfa pour les autres publics. Des badges sont prévus pour les organisateurs, les médias et les exposants, il faut alors se présenter auprès de jolies hôtesses vêtues de robes cousues  avec un tissu pagne vert spécialementchoisi pour l’événement. L’accueil des hôtesses, le professionnalisme des agents de sécurité donne le ton d’un événement qui semble avoir eté murement pensé.

Cependant une fois qu’on pénètre le site du salon, le visiteur est quelque déconcerté par ce qu’il voit. Le premier stand est un occupé par dame Beidi, une « conservatrice culturelle venue de Kaelé dans l’Extrême- Nord. Elle expose deux paniers de mil rouge, un sac de foléré, des calebasses artistiquement décorées par elle et des lots de pagnes. Près d’elle, une entreprise spécialisée dans l’accès internet a aussi pris ses quartiers. Il faut se tourner vers la gauche pour apercevoir le mini ranch installé par la ferme agricole du Ndoro venue d’Ayos. Il est 12h et à cette heure, plusieurs exposants ont déserté leurs stands pour assister à la cérémonie d’ouverture du Salon. Elle se déroule dans la « halle A » décorée pour l’occasion d’énormes bouquets de fleurs naturelles. Tout le décor est vert couleur de la terre. De nombreux invités et près d’une centaine d’hommes et de femmes des médias prennent part à cette cérémonie. Sitôt la coupure du ruban achevée, place est faite à la visite des stands.

Plus d’une centaines de stands

Plus d’une centaines de stands ont été octroyés aux exposants. Une fois la visite achevée, un constat mitigé se dégage, la plupart des stands sont occupés par des personnes exerçant dans le domaine de la mode, du textile, de la chaussure, de l’artisanat, des cosmétiques, de l’agroalimentaire. « Pourtant sur les banderoles s’est écrit salon du machinisme agricole. Heureusement que les agriculteurs et les autres acteurs du secteur sont présents. Sinon ça ne vaut pas la peine », fulmine un visiteur qui dit être déçu. Pour apercevoir les machines, il faut se rendre vers la « salle C camer.be» où trois tracteurs appartenant à l’Ecole pratique d’agriculture de Binguela et au Programme d’appui à la production et la transformation des racines et des tubercules sont exposés. Quelques entreprises comme cette autre spécialisée dans la fourniture du matériel d’irrigation ont exposé quelques machines. Pour le reste, il fallait ouvrir grand les yeux et scruter les affiches et autres images placardés dans certains stands.

Pourtant dans le dossier de présentation, le salon est décrit comme un « un outil d’changes, des savoirs et des savoir-faire, des technologies modernes et de l’innovation », explique Janvier Mongui Sossomba, le président de la Chambre d’agriculture, des pêches de l’élevage et des forêts du Cameroun. Pourquoi ces technologies ne sont-elles pas visibles pour un événement de cette envergure ? « Certains exposants étrangers venus nombreux ont eu des des difficultés au port de Douala où les engins sont restés bloqués », a expliqué Janvier Mongui Sossomba. A la question de savoir pourquoi aucune disposition n’a été prise pour faciliter le transport des machines, alors que l’événement est attendu depuis 2013 ? Un membre du comité d’organisation n’a pas pu répondre malgré l’insistance du reporter.

Pour comprendre les attentes portées sur le Salon internationale du machinisme agricole, il faut s’attarder sur le contexte dans lequel il est organisé. L’économie camerounaise repose en grande partie sur l’agriculture. Depuis plusieurs années, l’approche stratégique du gouvernement repose sur « l’agriculture de seconde génération ». Selon le dossier de présentation du Simac, il a pour objectif général de générer une croissance durable du secteur, assurer la souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire du pays. C’est une agriculture qui nécessite une technologie de pointe et des méthodes innovantes.

Dans cette optique, le Simac a pour objectif « de promouvoir une agriculture de seconde génération, d’offrir aux opérateurs du secteur agricole une gamme variée de machines adaptées aux zones agro écologiques du Cameroun, aux filières et à la taille des exploitations agricoles ». « Mais sans machine, je me demande comment nous allons arriver à une agriculture de seconde génération ? », s’interroge un visiteur. Le Salon international du machinisme agricole s’achève le 20 décembre.

© Le Jour : Elsa Kane

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