Cameroun:Les Lionnes toujours sans primes
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Cameroun:Les Lionnes toujours sans primes :: CAMEROON

Crise. Elles ont encore repoussé les avances des émissaires du ministère des Sports et de la Fécabasket hier à l’hôtel Mont-Fébé de Yaoundé.Le Cameroun est devenu ce pays où les icônes sont traînées dans la boue, où seuls les dirigeants sportifs profitent des très juteux revenus du sport. 

La situation qui prévaut, depuis samedi dernier au sein de l’équipe nationale de basket-ball dames en est, s’il le faut, la preuve. Après qu’elles ont permis ( de haute lutte) au Cameroun d’obtenir la médaille d’argent lors de la dernière édition de l’Afrobasket dames (championnat d’Afrique de basket-ball des dames), les Lionnes sont négligées, parce qu’elles demandent la revalorisation des primes qui leur ont été proposées par le ministère des Sports et de l’Education physique.

Les dirigeants de ce ministère ont proposé deux millions de FCfa à chaque joueuse, alors que celles ci demandent 15 millions de FCfa pour chacune d’elle.

Aucune des 12 joueuses de l’équipe nationale n’a quitté l’hôtel Mont-Fébé de Yaoundé, où elles ont décidé de se reclure, tant que le gouvernement ne cède pas à leurs demandes, comme il l’a fait il y a quelques mois pour les Lionnes et du football et il y a quelques semaines pour les militaires.

Mais, au lieu des 15 millions que les joueuses demandent, Oumarou Tado, le directeur du Développement des sports de haut niveau au ministère des Sports est allé les rencontrer hier après-midi pour leur demander de commencer par prendre les deux millions. « Nous ne pouvons pas prendre les deux millions, parce que si nous le faisons, nous ne verrons plus personne pour nous parler du reste », nous a dit, hier soir, l’une des joueuses. Une autre nous apprenait qu’elle sent de la filouterie et même de l’esbroufe dans l’attitude des membres du gouvernement qui viennent les rencontrer.

C’est dire à quel point il y a une crise de confiance entre les trois parties impliquées dans ces négociations : le ministère des Sports, la Fédération camerounaise de basket-ball et les joueuses.

Découragement

D’ailleurs, en face, le mouvement des joueuses est perçu comme un défi contre le gouvernement et ses institutions. « On ne fait pas chanter l’Etat. Ces filles risquent ne rien avoir », disait, hier, un membre de la délégation du ministère des Sports au sortir de la rencontre avec les joueuses. Ces propos corroborent ceux de Camille Njoh Ekitti, le secrétaire général de la Fécabasket : « L’Etat prend ça comme un chantage ». Mais, il en faut plus pour faire reculer les joueuses, qui ne veulent pas respecter les conseils des membres de la Fécabasket qui sont allés les rencontrer hier en mi-journée. « Nous leur avons proposé de prendre ce qui leur est donné et de solliciter une rallonge à travers un courrier, mais, nous attendons toujours ce courrier », a ajouté Camille Njoh Ekitti, hier soir.

Bien dommage, cette situation.

Les responsables du ministère des Sports ont beau se justifier en disant que les primes avaient été fixées il y a longtemps, mais, ont elles jamais été communiquées aux joueuses ? « Jamais », si l’on s’en tient à nos sources parmi les joueuses. Alors, pourquoi ces joueuses sont-elles aussi méprisées, malgré leurs efforts ? 

Or, durant tout l’Afrobasket, les mêmes membres du gouvernement qui les méprisent aujourd’hui s’entichaient d’elles pour montrer à quel point ils suivent le mouvement sportif camerounais.

Et que dire du peuple, qui s’est régalé, chaque soir de leurs paniers ?

Mais, de deux choses l’une : soit les basketteuses tiendront jusqu’au bout, afin d’obtenir leurs revendications, soit cette action du gouvernement finira par pousser les sportifs camerounais à ne plus s’engager à fournir le moindre effort.

Mais, avant, faites au moins preuve d’élégance, messieurs. Payez ces dames. Bong sang !

© Le Jour : Ateba Biwolé

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