Transports urbains : L’obstination des «clandos»
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Deux semaines après la décision du ministre des Transports interdisant la circulation des véhicules non conformes, les conducteurs qui opèrent dans l’illégalité ont refait surface.

«C’était un feu de paille ces interdictions, on ne peut pas vivre sans cargos», déclare Barnabé Owona chauffeur à la gare d’Odza-Nsimalen à Yaoundé. Ce dimanche 24 ami 2015, il est en pleine séance de travail. Il reprend son activité avec beaucoup d’énergie pour combler le manque à gagner qu’il a subit durant la période de trêve. «Puisque la gendarmerie dérangeait beaucoup, je suis d’abord allé au village le temps que la situation se calme», explique le chauffeur à sa clientèle. Très peu inquiet d’être interpellé par un élément des forces de l’ordre, M. Owona sait qu’il ne court aucun risque «leur temps est passé», lance-t-il.

Le fait est que, quelques semaines après l’interdiction par le ministre des Transports de la circulation des véhicules de transport clandestins, les «clandos» reviennent à la charge dans toutes les gares concernées par la mesure répressive. Du côté de la poste centrale au lieu-dit «Acropole», les cargos en direction de Nkoabang, continuent paisiblement de poursuivre le transport en dépit de la réglementation. Même si la plupart d’entre eux refusent d’aborder le sujet des pièces qui leur sont demandées, un convoyeur nous confie sous cape : «Même si on paye tous ces papiers, on aura toujours la police après nous». A Mvog-Mbi, ils sont là, ces «cargos» en piètre état. A tout vent, ils interpellent les clients qui essayent de rejoindre Ekounou sans peur aucune.

« De quoi devrons-nous avoir peur ?» S’interroge un convoyeur, «Il suffit de soudoyer les éléments de répression», renchérit-il. Les fidèles clients de ces modes de transports sont satisfaits du retour de ces véhicules clandestins. L’on peut désormais payer son transport à moindre coût. La preuve au quartier Nkolbisson où, pour rejoindre la poste centrale en taxi de ville il faut débourser  500 Fcfa, le retour des cargos permet simplement de dépenser 200 Fcfa. Une marge financière qui fait le bonheur de beaucoup. «Vous voyez bien qu’on avait raison de pleurer ces «Opep». Ils nous facilitent le déplacement».

Les éléments de la police qui sont le plus souvent stationnés aux abords de ces lieux de chargement veillent simplement à ce que ces derniers respectent les consignes de stationnement afin d’éviter d’éventuel bouchon. «Nous n’avons reçu aucune instruction allant dans ce sens. Chaque matin nous sortons travailler en fonction des ordres du chef», confie un policier qui dirige la circulation. Visiblement, la circulation des «cargos» dans la ville de Yaoundé ne semble plus causer du tort aux autorités en charge du transport.

© Mutations : Viviane Bahoken

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