Armée : La résilience made in Cameroun
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Armée : La résilience made in Cameroun :: CAMEROON

Comment les forces de défense se sont organisées pour défaire Boko Haram.

Le 25 aout 2014 est une date mémorable dans les annales de la lutte contre Boko Haram. Ce jour là, près de 1000 soldats et policiers nigérians partis de Kerawa et Gambaru ont transités en territoire camerounais. Ils fuyaient devant l’avancée des combattants de la secte islamiste. L’armement avec le quel ils sont passés à Gazawa (700 soldats) ce jour là a arraché des commentaires médusés aux chefsmilitaires camerounais venus les accueillir. Personne ne parvenait à expliquer qu’avec un tel arsenal des militaires se dérobent devant des terroristes à peine formés et dopés à la foi. Les observateurs ne vendaient pas alors chère la peau de l’armée camerounaise.

D’après eux, elle était désorganisée et manquait de moyens. Ils n’avaient pas tout à fait tort car quelques temps plus tôt dans ces colonnes, il était révélé que pour la mission de la lutte contre Bokoharam, deux opérations Alpha et Emergence 3, se télescopaient au front. Deux corps qui formaient ces opérations ne pouvaient alors pas s’entendre. D’une part l’opération Emergence qui est la mission des forces de défense du Cameroun est en principe décrite et chapeautée par le chef d’étatmajor des armées.Mais, pour la première fois ce dernier n’avait aucun contrôle sur l’opération Alpha du Bir.

Elle prend directement ses ordres à la présidence de la République par la voix de son conseiller spécial israélien de ce dernier.Ala tête de l’opération Emergence 3 le général HypoliteEbaka, se devait de conduire la mission. Seulement, Alpha, avec des moyens supérieurs en hommes notamment échappait à son commandement. Le général a été démis de son commandement. Une 4ème région militaire interarmées a été créée et le colonel Jacob Kodji a été nommé à la tête de l’opération Emergence 4. Il a pris fonction au début du mois d’aout 2014 en même temps que son camarade de promotion à l’Emia le colonel Joseph Nouma commandant de l’opération Alpha.

Le haut commandement a misé sur la camaraderie des deux hommes et ne s’est pas trompé. Le 25 août ils se sont illustrés. Le premier est réputé le meilleur spécialiste de l’artillerie de notre armée randis que le second est celui qui a le plus d’actions antiterroristes de l’armée camerounaise où il a formé par exemple la première compagnie du genre à la garde présidentielle. Tous deux rencontrés peu après la débandade des nigérians ont affirmés avec une grande décontraction » Nous, on ne sait comment on fuit avant l’ennemi ». La suite des évènements leur a donné raison. Portés par leur fougue, les terroristes arrivés la veille à Gambaru, ont voulu franchir le pont frontalier pour investir la ville de Fotokol. Leur premier assaut a été repoussé par les éléments du Bir.

Le lendemain au soir, par des tirs d’artillerie, les militaires de Emergence 3 et Alpha, abattirent une trentaine de chefs Bokohram dont destouaregs. Cette victoire, a changé la donne. L’armée camerounaise, suspecte de faiblesse jusque là, s’est gagnée la considération de la communauté internationale. Le président tchadien a ouvertement félicité cette  bravoure. Pour autant, elle était limitée dans ses moyens et ses effectifs. Pis, il lui était interdit de poursuivre les terroristes jusque dans leurs cachettes pourtant connues en territoire nigérian.

Néanmoins, elle n’avait pas perdu de territoire au contraire de la trop forte armée nigériane. Lesmilitaires nigérians ont désertés leurs positions à Banki, Achigachia, Gwoa, Kerawa, BamaGambaru, et Sakmé. Ils étaient super équipés et pouvaient par leur puissance de feu tenir valablement tête pendant des mois aux terroristes. Seulement, pensaient des observateurs, « l’armée nigériane a été victime de la propagande de Boko Haram ». Les terroristes ont savamment distillés des discours dans l’opinion qui ont provoqués la désunion des forces. Ils ontmartelé la corruption et l’inefficacité des chefs militaires nigérians. ils sont parvenus à faire croire que les généraux étaient illégitimes et peu crédibles pour mener la guerre contre eux.Au Cameroun aussi les forces de défense engagées au front, ont failli être victime de cette propagande. Une opinion conspirationiste voyait une rébellion.

Les chefs militaires au font, loin de se laisser distraire ont optés pour la modernité. Ils ont organisé une vraie communication de la réalité de leur action. Loin de s’en défier ils ont associé des journalistes pour les relayer. Très tôt les théories du complot véhiculées par des politiques impopulaires n’ont plus eu de prise sur l’opinion. Seul bémol à cette harmonie, le matériel militaire commandé pour servir à cette lutte n’arrive pas toujours à temps du fait de blocages de certaines puissances qui au prétexte d’en vérifier la traçabilité de leur destination retardent les livraisons. Pourtant, des canons de 155 mm, des quadrons et autres armes lourdes ont fait leur preuve. Des attaques à Amchidé à Fotokol, Kerawa ,Achigachiaetc ont été repoussés grâce à ces acquisitions qui se font chaque jour.

« les militaires camerounais sont bien formés courageux et disciplinés.Mais, nous n’avons pas héla des blindés et une aviation assez importante pour faire la différence », regrette un militaire. N’empêche, près de 10.000 jeunes camerounais sont en formation dans des centres d’instructions des armées pour renforcer les effectifs de l’armée. 

© Le Jour : Aziz Salatou

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