L'accès à l'eau potable est un luxe à Yaoundé
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Et pourtant de nombreuses conventions sont signées chaque jour pour l’amélioration de la desserte en eau dans la ville.

Il a plu des cordes dans la nuit de vendredi à samedi dernier dans plusieurs quartiers de la ville de Yaoundé. Dame Bella, résidente du quartier Damas ne cache pas sa joie. Ce samedi matin, elle « nage » dans le bonheur. La pluie pour cette mère de famille a une signification particulière. C’est en fait pour elle, le moyen de faire des réserves de quelques dizaines de litres d’eau. L’eau, ce liquide si précieux mais si rare au quartier Damas. «Depuis 2006 ou 2007 que nous sommes arrivé dans ce quartier je n’ai pas souvenir que l’eau ait un jour coulé de nos robinets, il y a pourtant un compteur installé à la maison», affirme Gaëlle M. habitante de ce quartier qui rajoute : « à un moment, les gens qui distribuent les factures là venaient les déposer ; quand on en a eu marre d’eux, ce sont les chiens qu’on déchainait sur eux à leur arrivée », se souvient la jeune fille.

Face à une telle situation, l’astuce est vite trouvée. A défaut d’attendre les pluies pour se constituer des réserves, les populations ont créé des puits mais aussi des forages dont l’eau peut être consommée sans risque. C’est cette option que la famille de Gaëlle a choisie. Un forage trône à l’angle de la cour principale de leur domicile : «ainsi, on est en paix. Le jour où l’eau va couler du robinet, on sera bien sûr contents, mais pour le moment on ne se plaint pas non plus ».

La situation du quartier Damas où l’eau courante est devenue un luxe est similaire dans plusieurs autres quartiers de la ville de Yaoundé. Ces quartiers ont pourtant selon les riverains des installations d’eau disponibles. A quelques kilomètres du quartier Damas, au lieu dit Simbock Nkol-ezala, le dispositif d’approvisionnement en eau est en train d’être installé. Une lueur d’espoir est visible chez les habitants de ce quartier qui jusque là s’approvisionnaient dans les forages ou dans des puits.

Signature

«Comment expliquer qu’en 2015, l’eau soit toujours aussi rare à Yaoundé, la capitale politique de tout un pays », s’interroge un habitant du quartier Ahala avec qui évoquer les problèmes d’approvisionnement en eau dans son quartier peut très vite devenir un débat. «Tous les jours, on entend qu’on a signé telle convention avec tel investisseur, tel contrat avec tel autre pour l’alimentation en eau dans les villes du Cameroun mais dans les faits on ne voit pas l’eau couler de nos robinets», s’interroge le cinquantenaire.

En effet, selon le site investiraucameroun.com, pour la seule année 2014, plusieurs conventions ont été signées pour l’approvisionnement en eau dans les villes du Cameroun. Des signatures qui éveillent souvent un espoir. Que de signatures d’accord, que de promesses, que d’espoirs mais toujours pas d’eau potable à gogo.

© Mutations : Aïcha Nsangou

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