Pillage organisé : Scandale financier à la présidence de la République
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Alors que l’on demande aux Camerounais de se serrer la ceinture à cause de la crise et de la lutte contre Boko Haram, le gouvernement va prendre, pour des sommes folles, une assurance maladie pour 600 personnes (membres du gouvernement, leurs épouses, leurs enfants et assimilés). Des hommes réputés pour le pillage de notre pays vont pouvoir se faire soigner, voire se faire évacuer à l’étranger aux frais des plus pauvres. Est-ce là le premier « plan d’urgence » de monsieur Biya ?

Rien n’aura été épargné aux Camerounais par ce pouvoir, composé de cleptomanes congénitaux et de pyromanes confirmés. Au moment où le pays est sous austérité et que chaque jour, les défaillances de notre système de santé causent des milliers de morts, les autorités n’ont rien trouvé de mieux que de lancer un appel d’offre en vue de prendre une assurance maladie et assistance par le ministre de la Santé publique au profit des membres du gouvernement et assimilés, ainsi que pour leurs familles.

Une véritable provocation

Avant d’entrer dans le fonds du sujet, on ne saurait passer sous silence le manque de sérieux de cet appel d’offre publié dans le « journal officiel ». Après l’affaire du décret présidentiel où les rédacteurs ont été incapables de convertir le franc Cfa en dollar, des problèmes techniques ici rendent inopérant l’avis d’offre dont s’agit.

Cet avis d’appel d’offres national, est signé du ministre délégué à la présidence de la République, chargé des marchés publics, le 03 février 2015.  Il y est indiqué que ces offres doivent être déposées « au plus tard le 16 février 2015 à 13 heures». Tout le problème réside dans le fait que « le journal officiel » publie cette annonce le…03 mars 2015, c’est-à-dire après la clôture supposée de la réception des dossiers. De qui se moque-t-on ?

Mais c’est le fond de cet appel qui nous semble  le plus révoltant. Alors que le gouvernement « barri » à longueur de journée sur cette guerre contre Boko Haram qui coûte cher, que le président de la République annonce à tout va des plans d’économie, que les populations ne savent plus à quel saint se vouer face à l’inflation, on va trouver les moyens de prendre une assurance maladie et assistance pour 600 personnes (sur plus de 20 millions de Camerounais) déjà hautement privilégiées, suite à des décrets pris par la « très haute hiérarchie ». On voudrait mettre des millions de gens dans la rue qu’on ne s’y serait pas pris autrement.

Un véritable pillage en bandes organisées

Qu’une telle idée ait pu germer dans l’esprit d’un dirigeant de ce pays dans le contexte actuel, montre tout simplement le cynisme qui habite les créatures de Paul Biya et résume à elle seule, trente années d’un « Renouveau » chaotique. A un tel niveau de mépris, ce n’est plus une faute ; c’est tout simplement un « crime ».

Si l’on s’en tient à l’économie de ce texte, les membres du Gouvernement et assimilés, les conjoints des membres dudit Gouvernement, leurs enfants vont voir la prise en charge de leurs frais médicaux supportés par l’Etat à 100%. En termes simples, les impôts payés par un « benskineur » lorsqu’il achète du carburant, ceux payés par un chômeur lorsqu’il achète une bière, un élève lorsqu’il achète un cahier et plus grave, ceux qu’un malade laisse à la  pharmacie lorsqu’il achète un remède vont servir à assurer le confort physique d’une caste de voleurs, comme l’a souvent reconnu, au cours des congrès du Rdpc, leur chef suprême.

Ils bénéficieront aussi d’une « assistance » ; cela laisse supposer qu’en cas de maladie, cette assurance devra couvrir les frais d’une évacuation sanitaire vers l’Europe, leur permettant d’échapper au lot quotidien des Camerounais consistant à se faire charcuter comme des animaux, et à mourir comme des chiens, dans ce que le Gouvernement appelle, non sans pudeur, « institutions hospitalières » ; inhospitalières nous semble d’ailleurs ici être le mot approprié. On a des envies de meurtre face à une telle injustice.

Plus grave et tout aussi insoutenable, est cette possibilité offerte à ces fossoyeurs de la République, leur permettant de bénéficier de ce privilège après leur sortie du Gouvernement contre paiement de 10% de la dépense totale, pour « des siècles et des siècles ». A un tel niveau, il s’agit purement et simplement d’une sorte de vol, d’un détournement de la fortune publique ; d’un véritable « pillage en bandes organisées ».

Le discours de Paul Biya discrédité

Quelle crédibilité accorder désormais à la parole présidentielle ? On nous dit que les temps sont difficiles, que les Camerounais doivent accepter des sacrifices pour aider l’Etat à soutenir son plan d’urgence.  On affirme haut et fort que l’Etat doit réduire son train de vie.
Pendant ce temps, les impôts qui frappent les plus bas revenus s’envolent. On triple la taxe d’habitation en 5 ans pour réduire à néant les efforts des Camerounais ethniquement ciblés.  Les pauvres deviennent de plus en plus pauvres ; la qualité du service et du matériel dans nos hôpitaux ne cesse de se dégrader.
Comment ne pas conseiller aux Camerounais, comme nous le faisons souvent, de prier sincèrement et sérieusement chaque jour pour que le « Renouveau » s’arrête dans la nuit ?

© Ouest Littoral : Benjamin ZEBAZE

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