SDF : Sans Direction Fixe
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Qui tient les commandes au SDF ?

En l’absence du Chairman John Fru Ndi qui est séjour aux Etats-Unis depuis plusieurs mois, une sourde rivalité est perceptible entre Joshua Osih et Jean Michel Nintcheu.

Sans nécessairement transparaître aux yeux de l’opinion, l’avenir du Social Democratic Front (SDF) se joue à partir de quelques clichés renvoyés ces derniers temps par Joshua Osih et Jean Michel Nintcheu, deux figures représentatives de ce parti à l’Assemblée nationale. S’il est resté presqu’égal à lui-même, frondeur de par son passé émaillé de « brutalité » orchestrée par le pouvoir en place, Jean Michel Nintcheu, par ailleurs président régional du SDF dans le Littoral, multiplie des initiatives pour, glisse-t-on sous cape au sein du « parti de la balance », combler le vide laissé par le séjour devenu « trop long » du Chairman, Ni John Fru Ndi, en terre américaine. De fait, chaque événement d’envergure suscite une sortie de M. Nintcheu, plus prolixe que jamais. Une analyse qu’il rejette, en indiquant que le SDF ne traverse aucune crise de leadership. « Les textes du SDF sont élaborés de manière qu’il ne devrait pas avoir de vacance. Statutairement, le président national est épaulé par cinq vice-présidents qui sont tous sur le territoire national », précise-t-il.

La même grille de lecture est proposée par Joshua Osih avec plus de détails. « Le président national a délégué ses pouvoirs à quatre personnalités du parti, pour gérer les urgences. Et en cas de besoin, il délègue à l’un de ses vice-présidents, de son choix, des tâches particulières. L’administration du parti est assurée par le secrétaire général qui est surplace », renchérit le premier vice-président national du SDF. Traduction : John Fru Ndi a délégué des pouvoirs avant de quitter le Cameroun il y a environ neuf mois à destination des Etats-Unis, pour des raisons de santé. Si on peut le leur concéder, il n’en demeure pas moins vrai qu’une sourde rivalité est perceptible dans les relations entre Joshua Osih et Jean Michel Nintcheu, notamment lorsqu’il s’agit d’accompagner ou non le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et son président, Maurice Kamto, dans le cadre des manifestations qu’il organise contre le pouvoir.

A l’observation, Jean Michel Nintcheu se montre plus incisif. Ce qui ne manque pas de traduire une proximité avec Maurice Kamto dont il semble « louer les efforts dans la résistance ». Dans une correspondance adressée directement aux militants du parti, le 06 octobre dernier, il appelait à un retour aux fondamentaux du Social Democratic Front, c’est-à-dire, donner une nouvelle dynamique au fameux « Biya must go ». Le parlementaire insinue manifestement que le SDF a mis en veille cet objectif majeur de son programme politique, or, « le redressement du Cameroun passe par le départ du régime criminel de M. Biya du pouvoir ». A croire qu’il faut avoir la naïveté d’un adolescent qui découvre la scène politique camerounaise pour s’interdire des questionnements.

Principe

Même si le principal concerné y voit une approche naturelle. « Nous avons le devoir de montrer à l’opinion qui se fait cette fausse image, que nous sommes plus que jamais engagés dans la lutte pour le changement. Et si le Mrc nous rejoint dans cette posture, c’est une bonne chose. Il est important de constituer un large front de lutte », réagit Jean Michel Nintcheu, avant d’observer que pour l’instant c’est le Mrc qui a pris l’initiative des manifestations publiques. « En tant que parti pionnier dans les manifestations publiques, nous ne pouvons que soutenir et encourager le Mrc, parce que nous ne pouvons pas désapprouver la démarche d’un parti qui livre la même bataille que nous. Ce serait le comble de l’absurde », poursuit l’élu de la nation. Sur le sujet, Joshua Osih prend la défense de son camarade et homologue député.

« L’honorable Nintcheu, relativise-t-il, soutient le sacro-saint principe de la liberté d’expression et de manifestation. Il y en a beaucoup qui voudraient transformer cela en un soutien pour Maurice Kamto. Nous pouvons avoir des courants divergents dans le parti, mais cela ne veut pas dire que la ligne du parti n’est pas suivie». Certes, la passe d’armes entre les deux parlementaires n’a pas encore provoqué de cassure, mais on se souvient que John Fru Ndi a dû sortir de son statut de convalescent au pays de l’Oncle Sam, il y a quelques jours, pour briser toute idée de succession ouverte au poste de Chairman du SDF.

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