Trois opposants arrêtés pendant des distributions de masques et de gel
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Pour lutter contre le coronavirus, une association lancée par Maurice Kamto a organisé des campagnes de dons et une collecte de fonds jugées illégales par Yaoundé.

Trois bénévoles d’une association lancée par Maurice Kamto, le principal opposant au président Paul Biya, ont été arrêtés à Sangmelima, dans le Sud du Cameroun, alors qu’ils distribuaient des masques et du gel hydroalcoolique, a appris, dimanche 24 mai, l’AFP auprès d’un responsable administratif local et de leur organisation.

Huit opposants avaient déjà été arrêtés dans la capitale Yaoundé début mai, et six d’entre eux relâchés après cinq jours de détention pour avoir participé à ces distributions, débutées à l’initiative de M. Kamto, candidat malheureux à la présidentielle de 2018. Mais les distributions ont continué et trois nouvelles personnes ont été arrêtées samedi à Sangmelima, ville de la région Sud.

« On les a surpris sur la voie publique, distribuant des masques dont on ne connaît pas l’origine. Ils sont donc allés sans autorisation sur la voie publique dans un contexte comme celui-ci, pour le compte d’une association qui n’a pas d’existence légale », a affirmé un responsable administratif pour justifier l’arrestation, précisant qu’une « enquête administrative a été ouverte ».

« Sanctionner l’opposition »

Ces « bénévoles qui distribuaient gratuitement et pacifiquement des masques et des gels hydroalcooliques ont été arbitrairement arrêtés et enfermés », dénonce pour sa part le président du comité de management de l’organisation, Christian Penda Ekoka, dans un communiqué publié samedi. Les « deux autres bénévoles arrêtés le 14 mai 2020 alors qu’ils filmaient le départ de leurs camarades arrêtés doivent comparaître devant le procureur de la République mardi 26 mai », précise-t-il.

« Le parti au pouvoir au Cameroun utilise la pandémie pour régler des comptes et sanctionner l’opposition », avait commenté dans un communiqué l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW).

Le pouvoir avait déjà empêché une collecte de fonds pour lutter contre le coronavirus lancée par Maurice Kamto, en ordonnant fin avril aux opérateurs de fermer les comptes de téléphonie mobile ouverts pour cette initiative, jugée « illégale ».

L’opposant a déjà passé en 2019 huit mois en prison, avant d’être libéré en octobre.

Parmi les pays d’Afrique subsaharienne les plus touchés par le coronavirus, le Cameroun a déjà recensé officiellement près de 4 500 cas, dont 159 décès à ce jour.

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