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© Le Jour : Théodore Tchopa
- 19 Sep 2015 12:40:44
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CAMEROUN :: Lutte contre Boko Haram : « Amnesty International a grossi les traits » :: CAMEROON
Le gouvernement reconnait la véracité de certaines accusations de l’Ong rélatives aux violations des droits de l’homme dans l’Extrême-Nord, même si elles sont « exagérées ».
Le gouvernement camerounais, via son porteparole, Issa Tchiroma Bakary, par ailleurs ministre de la Communication, a réagi aux accusations d’Amnesty International relatives aux violations des droits de l’homme par l’armée camerounaise à l’Extrême-Nord du pays. Face aux journalistes hier, le ministre de la Communication s’est employé à démonter, point par point, les différentes articulations du rapport rendu public mardi par l’organisation internationale de défense des droits de l’homme. Un rapport qui, de l’avis du Mincom, « manque d’objectivité et de rigueur méthodologique ». « Ces accusations nous semblent exagérées et par endroits manquent de fondement », a dit le ministre, qui par ailleurs a indiqué que les militaires camerounais sont formés avant leur déploiement sur le front.
Cas de prisonniers Boko Haram
Les personnes interpellées eu égard à leurs liens présumés ou réels avec la secte terroriste Boko Haram sont mises à la disposition de la gendarmerie nationale pour enquêtes. Sur la base des indices (lorsqu’ils existent) pouvant fonder leur culpabilité, elles sont par la suite déférées devant le commissaire du gouvernement, qui, selon le cas, soumet au gouvernement le projet de leur mise en jugement. Dans ce cas, explique le ministre de la Communication, les accusés ont droit de se faire assister par un avocat de leur choix. Lorsqu’ils ne sont pas en mesure de s’offrir les services d’un avocat, le gouvernement leur en commet un d’office pour assurer leur défense et se charge de leurs honoraires. Les condamnés ont la possibilité, s’ils le souhaitent, de relever appel des jugements rendus par le Tribunal militaire. Les juridictions de droit commun compétentes se saisissent dès lors de l’affaire.
Ce qui s’est passé le 27 décembre 2014
Ce jour-là, relate le Mincom, face aux attaques sanglantes à répétition perpétrées en territoire camerounais par les insurgés de l’organisation terroriste Boko Haram, les autorités administratives et le haut commandement militaire avaient engagé de vastes opérations de ratissage dans les localités indiquées par le rapport d’Amnesty International (Magdeme et Doublé), et sur les axes routiers situés entre Mora et Kousseri. Au cours de ces opérations, 70 personnes soupçonnées de connivence ou d’appartenance à Boko Haram ont été arrêtées, puis transférées à la légion de gendarmerie de Maroua. 14 d’entre elles ont été conduites dans les cellules de la brigade territoriale de Maroua et les 56 autres dans un local aménagé pour la circonstance à la légion de gendarmerie au motif que toutes les cellules étaient saturées. Le 28 décembre, soit 24h après, à l’ouverture de la cellule il a été constaté que 25 personnes parmi les 56 suspects étaient décédées. « Le médecin légiste avait effectué l’autopsie avant d’autoriser leur inhumation, précise Tchiroma Bakary. Il a conclu qu’il s’agissait d’une mort par intoxication chimique collective, après injection d’un produit chimique. » Ce produit n’est autre que la cytolyse, et il a pour effet la dissolution ou destruction de cellules causée éventuellement par une intoxication médicamenteuse, d’après le médecin cité par le Mincom. Qui en conclut que « les décès ne pouvaient donc être le fait de nos forces de défense et de sécurité ».
Surpopulation carcérale, lenteurs judiciaires
Amnesty International affirme que la prison de Maroua, conçue pour une capacité maximale de 300 à 350 détenus, abrite aujourd’hui plus de 1300 prisonniers, dont environ 700 présumés Boko Haram. En réaction, le gouvernement camerounais dit être conscient du phénomène de surpopulation carcérale, tout comme des lenteurs des procédures judiciaires. Mais, nuance Issa Tchiroma, ce problème ne concerne pas seulement les personnes arrêtées dans le cadre de la lutte contre Boko Haram. Ces suspects bénéficient d’ailleurs des mêmes conditions de détention que les autres prisonniers de droit commun. Depuis le début des arrestations liées au conflit armé dans la région de l’Extrême-Nord, 30 jugements concernant 88 personnes ont déjà été rendus, a-t-on appris hier.
« Nous ne rejetons pas tout le rapport en bloc. » Cependant, « Amnesty International est dans son rôle, il grossit parfois les traits », a conclu le Mincom. Selon lui, la mission d’enquête d’Amnesty International a reçu l’accord du gouvernement, les portes lui ont été ouvertes et les ministres concernés ont eu un dialogue et des échanges conviviaux avec l’Organisation non gouvernementale. Amnesty Internationale soutenait le contraire mercredi.
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