Kwetvu et Tedjouonoun II : deux cibles potentiels des assaillants du sultanat
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« Le sultan Roi des Bamoun a déjà séjourné dans ma chefferie. Il y a sa chambre ici. Nous avons toujours entretenu de bons rapports. Il a contribué au paiement de ma scolarité quand j’étais étudiant. C’est mon père. Je doute même qu’il soit au courant des exactions que certains commettent ici en son nom. Plusieurs fois, nous avons participé au Ngouon. » C’est en ces termes que Dassi Fosse Tankam réagit suite aux menaces brandis depuis la mi-mars dernier par certains dignitaires Bamoun, engagés à renier les chefs traditionnels Bamiléké sur la rive gauche du Noun. Il refuse de croire que le sultan Roi des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya puisse cautionner de telle dérive. C’est le même sentiment qui habite son homologue de Tedjouonoun encore appelé Bandjoun2. Kamegne indique être là pour pérenniser une option ancestrale, et non pour se faire de l’argent en vendant les terrains.

Rappelons que le déclenchement des hostilités visant les populations originaires de l’ethnie bamiléké remonte au mois mars 2011. A la suite d’une visite effectuée par le sultan Ibrahim Mbombo Njoya, roi des Bamoun dans la zone, un certain Mefiré Soulé va reprendre le bâton de représentant du monarque de Foumban dans le coin. Sans passer par quatre chemins, celui-ci dénie l’autorité des six chefs traditionnels de 3e degré bamiléké de la localité.

Face à la résistance de ceux-ci, les agressions se multiplient : destructions des plantations et agressions physiques. Les différentes interventions des autorités administratives locales s’avèrent vaines. La particularité de ces sept chefferies logées à la rive gauche du département du Noun est d’être peuplée depuis au moins 80 ans, par des familles dont les membres sont originaires de l’ethnie bamiléké. Historiquement, certains affirment qu’en guise de récompense à ses alliés Bamiléké l’ayant aidé à repousser une invasion peuhle, un sultan bamoun avait invité les communautés desdits villages à venir occuper la rive gauche du Noun.

C’est ainsi que naquirent respectivement la chefferie de Bafoussam II, de Bandjoun II, de Bamougoum II, de Bangou II, de Baméka II, de Batoufam et de Baham II. Bien que géographiquement implantées dans le Noun, lesdites collectivités dépendent traditionnellement des chefferies souches, situées à la rive ou au-delà de la rive droite du Noun. Et non soumis à l’autorité du sultan comme les autres chefferies du Noun. Tout porte à croire donc que les racines dudit conflit tribal partiraient du non-respect d’un pacte conclu avant l’indépendance du Cameroun.

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