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© Camer.be : Ben BATANA
- 31 Jan 2020 12:14:00
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CAMEROUN :: Des enseignants brutalisés et séquestrés : La deuxième mort de Njoni Tchakounte. :: CAMEROON
Inédit. La police a sauté sur des milliers d’enseignants en toge. Ils venaient rendre un dernier hommage à Boris Kevin Njoni Tchakounte, enseignant de mathématiques froidement assassiné par son élève de 4 eme du Lycée de Nkolbisson Yaoundé. A peine soutenable.
Scène pathétique et douloureuse à la capital. Des forces de maintien de l’ordre sautent sur des milliers d’enseignants. Une image captivante, une enseignante couchée par terre, sous l’effet des gaz lacrymogènes, respirant à peine, ventilée par ses collègues. À la morgue du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Yaoundé, des milliers d'enseignants de divers ordres sont allés assister à la levée de corps de leur jeune collègue de 26 ans, Boris Kevin Njoni Tchakounte, professeur de mathématiques ayant succombé aux blessures volontaires de son élève dans une salle de classe de quatrième au lycée de Nkolbisson le 14 janvier 2020. L’itinéraire était connu à l’avance. D’après le président du collectif des enseignants indignés du Cameroun, Jacques Bessala, l’itinéraire va de la morgue du CHU, l’Ecole Normale Supérieur au ministère des enseignements secondaires en signe d’hommage académique au jeune enseignant de 26 ans.
La longue procession s’est ébranlée, stoppée nette par les forces de l’ordre au carrefour Emia. Devant la résistance des « teatchers » la police a utilisé la méthode forte. Lacrymogène, matraque…Une situation que le quotidien Le Jour paraissant à Yaoundé qualifie de sauvagerie. Pour le journal, endeuillés, brutalisés, séquestrés « des milliers de professeure venus rendre hommage à leur collègue ont été dispersés aux jets d’eau et gaz lacrymogènes » Avec en prime « plus de 20 arrestations »Pour le quotidien Le Messager, « cette levée de corps va se transformer en émeute. Des enseignants vont recevoir des jets d’eau projetés par des camions anti émeutes de la police baptisés Abraham et des gaz lacrymogènes. Certains enseignants ont été interpellés par la police » Sur la tournure dramatique qu’a pris cette cérémonie d’hommage à leur collègue par les enseignants, la police a trouvé un prétexte-raison « le président du collectif des enseignants indignés n’a pas reçu une autorisation de manifestation publique »
Finalement et comme le confesse cet enseignant « le brave chevalier de la craie, lâchement assassiné alors qu’il dispensait le savoir n’aura même pas eu droit à la reconnaissance de son ministère, même pas une minute de silence alors qu’il aurait mérité des hommages académiques » Bien plus et comme l’indique le quotidien Le Messager « Au lieu de s’indigner de cette tragédie, son ministre de tutelle, pauline Nalova Lyonga Egbe de manière subtile a estimé dans un communiqué que Mr Tchakonté avait déserté son poste de travail. Alors qu’on croyait que son cynisme avait atteint son apogée, on apprend que les hommages académiques ne seront pas rendus à Boris Tchakonté, mort la craie à la main » Une indifférence qui montre tout son mépris à l’enseignant. Boris est mort.
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