Dur, dur d’être domestique
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Salaires dérisoires, parfois en deçà du Smig, les travailleurs de ce secteur font aussi face à des heures supplémentaires non reconnues et autres formes d’abus.

Cécile N., 25 ans vient de décrocher son contrat. trois mois pour un travail de domestique chez des expatriés au quartier Bastos à Yaoundé. La jeune femme va gagner près de 100.000 F de salaire brut par mois. A cela se greffent d’autres avantages à l’instar des indemnités de logement, de transport. Tout ceci lui assure un total de plus de 130.000 F. Dans ce domicile, son travail consiste à s’occuper des enfants, faire la cuisine et le ménage tous les jours de la semaine.

« Il faut aussi dire que je suis affiliée à la CNPS et ma patronne me laisse la liberté d’organiser mon job comme je veux. Elle m’a avertit que ses enfants sont justes un peu capricieux. Mais rien de bien grave au regard du salaire que je perçois », se réjoui la dame de ménage. De quoi susciter l’envie chez ses consœurs. C’est que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne dans ce secteur. Sophie M., autre employée de maison, travaille depuis presque cinq ans dans une famille sans aucune faveur. C’est avec beaucoup de rancœur qu’elle parle de son ancien emploi. A cette époque, elle avait été engagée à l’âge de 18 ans comme domestique résidente chez une amie à sa tante. Dans ce domicile, la jeune fille aura passé une année de calvaire. Elle était chargée de faire toutes les tâches de la maison pour un salaire de 15.000 F.

« Quand je suis arrivée à Yaoundé, ma patronne m’a dit que pour que cet argent me soit utile, elle va le garder pour me le remettre le jour où je vais décider de m’en aller », explique la jeune dame. Le portail des camerounais de Belgique. Mais, une fois installée, elle s’est rendue compte que le volume de travail n’avait rien à voir avec ce qui était convenu. « Elle m’avait dit que je devais exclusivement m’occuper des tâches ménagères et parfois prendre les enfants à l’école. Mais tous les jours, je me tuais au travail entre 4 h et 23 h. Ma vie se résumait au ménage, cuisine, lessive », ajoute notre interlocutrice.

A la fin de mon séjour, elle n’a pas respecté les clauses de notre contrat. « Tous les verres et assiettes que j’avais cassés par accident. Les repas quotidien et les vêtements et autres cadeaux qu’elle m’avait offerts ont été défalqués de mon salaire. Elle m’a remis 100.000 F au lieu de 180.000 F », déplore Nadine T. Aujourd’hui, cette femme de ménage a changé d’option en travaillant de façon indépendante. « Les conditions de travail sont toujours aussi précaires que dans mon précédent lieu de service, mais au moins, je suis payée 25.000 F chaque fin de mois », se console-t-elle. Dans une situation comme dans l’autre aucune plainte n’est permise .

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