CRISE ANGLOPHONE, BOKO HARAM ET PRISES D’OTAGES DANS L’ADAMAOUA : L’urgence des mesures spéciales
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: CRISE ANGLOPHONE, BOKO HARAM ET PRISES D’OTAGES DANS L’ADAMAOUA : L’urgence des mesures spéciales :: CAMEROON

C’est ce qui ressort de la première conférence semestrielle des gouverneurs de Régions, tenue les 14 et 15 février à Yaoundé.

« Les autorités administratives ne doivent ménager aucun effort, pour assurer, sur l’ensemble du territoire national, la sécurité des personnes et de leurs biens». Cette recommandation formulée par Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (Minat), lors de la première conférence semestrielle au titre de l’année 2019 des gouverneurs de Régions, organisée à Yaoundé, du 14 au 15 février 2019 sous le thème : «Autorités administratives et renforcement de la sécurité des personnes et de leurs biens», répond à un contexte sociopolitique marqué par la guerre contre la secte terroriste Boko Haram à l’Extrême-Nord, la crise anglophone arrosée d’actes de terreur perpétrés par les forces séparatistes au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, et le phénomène de prises d’otages avec demandes de rançons dans l’Adamaoua.

Les assises de Yaoundé avaient des allures de conseil de guerre, au vue de la présence, aux côtés du Minat, de plusieurs membres du gouvernement et autorités en charge des questions de sécurité, notamment Martin Mbarga Nguélé, le délégué général à la Sûreté nationale, et Emmanuel Nganou Djoumessi des Travaux publics. Tous décidés à faire prévaloir l’ordre républicain et l’état de droit, à travers des interventions, la mutualisation des forces, le renforcement des capacités des forces du maintien de l’ordre public et le recrutement annoncé de 5000 policiers pour soutenir l’Equipe spéciale d’intervention rapide (ESIR), Etc.

ALARME

Paul Biya avait déjà tiré la sonnette d’alarme le 31 décembre 2018, lors de sa présentation des voeux de nouvel an 2019 à la nation camerounaise. «La sécurité étant la condition sine qua non de la paix civile et du progrès économique et social, elle devra avoir la priorité ». «Si l’appel à déposer les armes que j’ai lancé aux entrepreneurs de guerre reste sans réponse, les forces de défense et de sécurité recevront instruction de les neutraliser. Je suis bien conscient en effet de la désolation que ces insurgés infligent aux populations de ces Régions. Cette situation ne peut plus durer».

Dans un esprit de concorde nationale, le président de la République a décidé, pour éviter le recours à des mesures extrêmes, de créer un «Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration ». Cet organisme, placé sous l’autorité du Premier ministre, a pour mission d’organiser, d’encadrer et de gérer le désarmement, la démobilisation et la réintégration des excombattants de Boko Haram et des groupes armés du Nord-Ouest et du Sud-Ouest désireux de répondre favorablement à l’offre de paix qui leur a été faite. Cette initiative offre, selon le président, «une porte de sortie honorable à ces ex-combattants ainsi qu’une perspective de réinsertion sociale». Elle devrait permettre le retour au calme et à une vie normale.

VIOLENCES

Et pourtant, la tension au Nord-Ouest et au Sud-Ouest n’a pas baissé. Bien au contraire, ces dernières semaines, lesdites Régions ont été le théâtre de violences d’une rare intensité. Douze (12) blessés «légers» ont été enregistrés le 12 février 2019 à Muyuka, lors de l’attaque du convoi du gouverneur du Sud-Ouest, Okalia Bilai, qui se rendait à Kumba Station, où l’hôpital de district a subi une attaque attribuée aux séparatistes, dans la nuit du 10 au 11 février. Attaque qui a fait quatre morts. C’est la deuxième fois que la délégation du gouverneur du Sud-Ouest est attaquée. La première tentative des sécessionnistes a été enregistrée en avril 2018. Le 12 juillet 2018, le cortège du ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo a essuyé des tirs des groupes séparatistes à Kumba, une ville située en zone anglophone.

Une attaque attribuée également «aux sécessionnistes qui se sont pris aux éléments de la patrouille de balayage du convoi du ministre», a rapporté le colonel Didier Badjeck, chef de la division de la communication au ministère de la Défense. Cette autre attaque a fait plusieurs blessés dont un journaliste du quotidien Cameroon tribune qui accompagnait la délégation ministérielle. Six (06) sécessionnistes ont été neutralisés par les forces de défense camerounaises. Face à ces hordes de criminels, le gouvernement commence à réagir. Sur instructions du chef de l’Etat, 130 éléments du Groupement polyvalent d’intervention de la gendarmerie nationale (GPIGN, une unité d’élite de la gendarmerie spécialisée dans la lutte contre le grand banditisme et la lutte antiterroriste) ont été déployés dans l’Adamaoua secouée par des prises d’otages perpétrées par des hommes armés, avec un bilan de près de 2 milliards de FCFA et 8 mille têtes de boeufs emportés entre 2015 et 2018.Des malfaiteurs qui bénéficieraient de complicités au sein des populations qui gardent le silence par peur de représailles.

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo